Supplément au Voyage de Bougainville, Les adieux du vieillard - Diderot (1773) - Peut-on lui reprocher d'idéaliser le « sauvage » ?

Thèmes abordés

Antoine de Bougainville, Supplément au Voyage de Bougainville, Les adieux du vieillard, Diderot, dialogue philosophique, philosophe des Lumières, Tahitiens, colonisation, description méliorative, civilisations, guerre, maladies, esclavagisme, éloge du peuple tahitien, idéalisation, asservissement des peuples, obscurantisme

Résumé du document

Antoine de Bougainville (1729-1811) est le premier Français à avoir effectué le tour du monde. Il a même pris possession de Tahiti en 1768, durant son exploration. De retour en France, il publie son récit, Voyage autour du monde, en 1771. Deux ans plus tard, Denis Diderot, philosophe des Lumières, principalement connu pour L'Encyclopédie (1751), ouvrage dirigé en collaboration avec d'Alembert, reprend ce texte et rédige le Supplément au Voyage de Bougainville. Dans le deuxième chapitre intitulé « Les adieux du vieillard », Diderot se sert d'une scène racontée par Bougainville pour imaginer une conversation fictive entre ce dernier et un Tahitien âgé. Comme c'est un texte argumentatif, on appelle cette sorte de discours un dialogue philosophique. Diderot fait le blâme du comportement des Européens et l'éloge de la civilisation tahitienne.

Extraits

[...] Ils semblent se contenter de peu et ne pas être ambitieux. Avec un ton violent, le vieillard montre sa position quant à la colonisation. Son discours est raisonné et il prône l'égalité entre les peuples, l'acceptation de l'autre, tout comme Las Casas. Il ne cautionne pas cette attaque étrangère, mais respecte quand même ces autres hommes. Il ne cherche qu'à revendiquer sa culture, tout ce dont son peuple a besoin, ils le possèdent déjà. Ces particularités sont mises en valeur durant le siècle des Lumières par de nombreux philosophes. [...]

[...] Supplément au Voyage de Bougainville, Les adieux du vieillard - Diderot (1773) - Peut-on lui reprocher d'idéaliser le sauvage ? Sujet : Peut-on reprocher à Diderot d'idéaliser le sauvage dans Supplément au Voyage de Bougainville ? Antoine de Bougainville (1729-1811) est le premier Français à avoir effectué le tour du monde. Il a même pris possession de Tahiti en 1768, durant son exploration. De retour en France, il publie son récit, Voyage autour du monde, en 1771. Deux ans plus tard, Denis Diderot, philosophe des Lumières, principalement connu pour L'Encyclopédie (1751), ouvrage dirigé en collaboration avec d'Alembert, reprend ce texte et rédige le Supplément au Voyage de Bougainville. [...]

[...] Cette conception est opposée à celle de Christophe Colomb qui les méprisait et les évaluait comme retardés. Diderot condamne ce point de vue et tous les Occidentaux qui, pour lui, méritent plus que la mort, châtiment auquel est soumis le meurtrier. Certes, il semble renier sa société, sa civilisation, son peuple en jugeant tous ses habitants de la même manière, mais cela sert tout de même à faire prendre conscience à la population de ce qu'il se passe par delà les mers. [...]

[...] Ils se sentent libres de piller, violer, torturer, tuer . tous ces sorts qui sont contraires aux principes de leur société. Ils traitent les Indigènes comme s'ils étaient des bêtes, voire pire, selon l'Histoire des Indes de Las Casas. Ils les qualifient d'ignorants et les méprisent parce que leur vie est plus simple, moins superflue. Il ne se préoccupe pas de leur apparence, source de tourments pour les Occidentaux. La mort est aussi apportée sous forme de maladies. Les Européens souffrent de maux inconnus pour les indigènes qui n'ont pas développé les défenses immunitaires pour y résister. [...]

[...] En effet, lorsqu'ils se rendent sur une terre qui leur était inconnue, ils se l'approprient et, si elle est occupée, font la guerre au peuple qui l'habite pour assouvir leur domination et cela, parce qu'ils sont puissants, veulent l'être encore plus et le montrer. Le vieillard remet en question les idées de la colonisation. Les indigènes sont alors réduits en esclavage, et deviennent de la main-d'œuvre comme le souhaitent Pissarro et Cortez, et les colons tentent d'effacer leurs croyances jugées fausses, pour les remplacer par les dogmes chrétiens. [...]