Le sujet dans l’espace moral. "Le récit de vie et le Bien" - David Parker

Résumé du document

Le livre :
Dans Le sujet dans l'espace moral. Le récit de vie et le Bien, Parker veut montrer que l'approche éthique est centrale pour comprendre l'autobiographie. Tous nos comportements reposent sur une conception du Bien, ou sur une « gamme de choses considérées comme bonnes » dotées d'un forte valeur éthique, qui sont pour nous essentielles. Ces conceptions dotées d'une forte valeur sont pour nous essentielles. Elles nous permettent de hiérarchiser nos choix et nos jugements et de dire que quelque chose est pire, juste, mal, bas, ignoble, trivial, superficiel, destructeur, vaut le coût, etc.. Elles nous ancrent dans ce que Parker appelle « l'espace moral ». L'éthique sert ici de fil rouge pour une compréhension de la vie et de son récit dans une perspective humaniste.

Sa question clé : l'autonomie dans l'espace moral n'est pas :
- Ce qu'il est juste de faire
- Ce qui est bon pour la vie de l'écrivain
Mais
Qu'est-ce que c'est bon d'être?
Comment un être humain doit-il vivre?

Extraits

[...] Le livre Dans le sujet dans l'espace moral. Le récit de vie et le Bien, Parker veut montrer que l'approche éthique est centrale pour comprendre l'autobiographie. Tous nos comportements reposent sur une conception du Bien, ou sur une gamme de choses considérées comme bonnes dotées d'une forte valeur éthique, qui sont pour nous essentielles. Ces conceptions dotées d'une forte valeur sont pour nous essentielles. Elles nous permettent de hiérarchiser nos choix et nos jugements et de dire que quelque chose est pire, juste, mal, bas, ignoble, trivial, superficiel, destructeur, vaut le coût, etc . [...]

[...] On ne peut pas comprendre l'approche de D. Parker si on ne précise pas que la réflexion de Taylor est au carrefour de nombreux courants de pensée et disciplines: philosophie analytique, phénoménologie, herméneutique (interprétation des textes, des actions et des événements), philosophie morale, anthropologie, sociologie, politique et histoire. Considéré comme un penseur du communautarisme il décloisonne disciplines et savoirs et se réclame de : - Wittgenstein (clarification de la structure logique du langage, activités humaines structurées par des règles proches des jeux de langage) - Austin (typologie des différents sens dans lesquels nous pouvons faire quelque chose en disant quelque chose) - Merleau-Ponty (pas de distinction catégorique entre être et manière d'apparaître) - Weber (le sens subjectif des conduites des acteurs est le fondement de l'action sociale) - Durkheim (les faits sociaux doivent être considérés comme des choses) - Tocqueville (analyse de la Révolution française, de la démocratie américaine et de l'évolution des démocraties occidentales ) - et de l'École de Francfort (critique de l'apparition de la culture de masse dans les sociétés modernes et du concept industrie culturelle Dans Sources of the Self : The Making of the Modern Identity, taylor s'intéresse au «sujet occidental moderne dans une perspective philosophico historique où la sécularisation, les conflits et l'éclatement des identités qu'elle engendre, provoquent une multiplication les conceptions de la nature, des discours moraux et des avant-gardes artistiques. [...]

[...] L'interprétation repose sur l'importance d'une transition dans l'expérience morale du sujet qui représente un gain épistémologique dans le récit biographique. Ce gain est rendu possible par : - le regard et l'évaluation que porte l'auteur, sujet actuel, sur la vie passée dont il nous donne à voir les progrès accomplis (ou les régressions) (Wang-Shi Min et dans une moindre mesure de manière aporétique chez Roland Barthes) ; - l'appropriation d'un nouveau langage (langage romantique contre vocabulaire de la dévotion chez Gosse) ; - et une forme d'intersubjectivité par laquelle l'auteur s‘extrait de sa propre subjectivité pour observer les protagonistes de son histoire (père et mère ) comme des sujets indépendants et autonomes de leur propre histoire (le poète irlandais Seamus Heaney , prix Nobel de littérature en 1995 et le romancier afrikaner John Maxwell Coetzee , prix Nobel de littérature en 2003) . [...]

[...] - L'Enfance de Coetzee n'est ici valorisée comme l'acmé de la bonne autobiographie que dans la mesure où l'auteur finit par définir son identité comme dialogique, prenant son sens et sa valeur éthique et esthétique grâce aux Autres, aux Sujets qui ont participé à sa formation. - L'œuvre poétique autobiographique de Seamus Heaney n'est examinée par Parker que dans la mesure où l'appartenance, l'identité, le langage font explicitement, et de manière assumée, référence à la reconnaissance de l'Autre ( le père, la mère) par rapport auquel on se situe dans une filiation, un héritage humain en tant que sujet devenu mature et autonome. [...]

[...] Ses critères ultimes étant : - la reconnaissance de l'Autre en tant qu'il est également sujet d'une part, - l'esthétique du récit de vie qui doit tendre vers la transmission (les livres, la mémoire, la vie des sujets, le Bien) d'autre part - et, pour finir, l'évaluation de la bonne oeuvre qui doit être le récit de la bonne vie et qui porte en lui de manière explicite (donc pensée) son sens téléologique (sa propre finalité). Le sommaire Le récit de vie et les langages du Bien Donner le meilleur sens à la vie Self-Account (Récit de Soi) de Wang-Shi Min et la vie exemplaire Roland Barthes par Roland Barthes et les limites du récit de vie Ecce Homo de Nietzsche: l'incontournable cadre du Bien L'éventail complet du Bien: Judéo-christianisme et Romantisme Récits du dépassement: Les Confessions de Saint Augustin Récits du dépassement: Prélude de Wordsworth Récits de l'authenticité: Père et Fils de Gosse Authenticité et reconnaissance: Portrait (Landscape) d'une femme de Bien de Steedman La gamme complète du Bien: universel et particulier Différence et Insatisfaction (Discontents) L'humanité commune de et ses limites: Romulus mon père de Raimond Gaita La bonne vie: valeur éthique et esthétique Seamus Heaney : La reconnaissance de l'Autre Enfance de Coetzee: vers une esthétique du récit de vie L'articulation du Bien Mon humble avis Ce livre - dont la lecture doit alimenter mon travail de recherche sur les récits de la vie au chômage et le Bien» - m'a fait une très forte impression, très proche de celle que m'a laissée la philosophie morale de Spinoza dans mon jeune âge. [...]