Les activités économiques, sociales, politiques ne devraient poursuivrent qu'un seul objectif : le plus grand bonheur du plus grand nombre (appelé « maxime utilitariste »). Les conceptions de la fidélité de la société à l'ordre cosmique dans le paganisme antique ou à la volonté de Dieu dans les monothéismes, ne peuvent constituer des buts légitimes, car ils ne constituent pas une base de consensus possible. Seul le bonheur collectif peut constituer un objectif commun légitime (...)
[...] Le bonheur collectif, ne doit pas être confondu avec la satisfaction collective. Un homme est satisfait quand il ne désire rien d'autre, ce qui a parfois pour cause l'ignorance. S'il était initié à certaines activités dont il ignore le contenu et donc qu'il ne désire pas, cet homme découvrirait des beaux plaisirs qu'il ne peut soupçonner. Cela vaut pour l'enfant et l'adulte, l'individu et le peuple. Le bonheur c'est goûter aux plus belles activités et non pas ne désirer rien de plus. [...]
[...] Le régime de liberté est aussi à privilégier dans le domaine de la production, car il libère les initiatives et contribue ainsi au bien être collectif. La liberté étant favorable au progrès vers le bonheur, il faut laisser l'économie dans un régime de concurrence, qui est favorable à la production de bien et de service en qualité et en quantité. Cependant, il faut assurer les conditions pour que les groupes sociaux défavorisés puissent accéder aux activités épanouissantes par un exercice de leur liberté. [...]
[...] Les opinions et attitudes s'apprennent donc par l'expérience de vie et la discussion, plus que par l'enseignement d'un discours d'autorité ou par un dressage. La contrainte, empêche aussi à l'originalité de s'exprimer, et aux innovations utiles d'émerger. Le conformisme des attitudes et des opinions, empêchent parfois les errements individuels et collectifs, et notamment les incivilités et les nuisances entre personnes, mais c'est au prix d'une stagnation des progrès collectifs. Seul un régime de liberté favorise l'innovation dans le domaine des sciences, des techniques, des institutions et des mœurs. [...]
[...] La liberté permettra aux hommes, qui sont des créatures individuellement et collectivement perfectibles de s'améliorer. Si les hommes se nuisent à eux-mêmes par un choix d'activités qui ne permettent pas l'épanouissement profond il faut garder confiance dans leur capacité à l'apercevoir eux-mêmes et à se changer eux-mêmes. Ce changement se produit à l'échelle d'une vie, ou à l'échelle de plusieurs générations dans l'histoire d'un peuple. L'histoire est donc un progrès vers le bonheur au travers des errements et des marches-arrières, qui sont autant d'essais et d'erreurs par lesquels les peuples et l'humanité apprennent. [...]
[...] La liberté n'est pas un but sacré, mais le moyen le plus efficace pour parvenir au bonheur collectif. Si la contrainte pouvait durablement rendre heureux un peuple, il faudrait la choisir. Mais ce n'est pas le cas. La contrainte offre plus d'inconvénient que la liberté, lorsqu'on examine les conséquences prévisibles sur le bonheur collectif. D'abord la libre discussion permet de bien s'assurer que ce qui est préconisé au nom de l'intérêt général, est réellement ce qui est préférable. Sans discussion entre contradicteurs, la vérité risque d'être perdue. [...]
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