Les structures élémentaires de la parenté, Lévi-Strauss, nature, nature humaine, inceste, condition humaine, culture humaine, croyance, coutumes, sociologie, prohibition de l'inceste
Le texte porté à notre étude est tiré de l'oeuvre Les structures élémentaires de la parenté écrite en 1947 par le philosophe et ethnologue Claude Lévi-Strauss. Le thème générique à cet extrait est la nature, et plus particulièrement la distinction complexe entre la nature et la culture avec une réflexion plus particulière autour de l'interdiction de l'inceste. Lévi-Strauss s'emploie dès lors à tenter d'apporter une distinction entre la culture et la nature humaine en s'appuyant notamment sur le rapport entre le particulier et l'universel avec ces deux conceptions que sont la nature et la culture. Ainsi, l'idée principale défendue dans cet extrait consiste à dire qu'à partir du moment où un caractère est universel, il relève de la nature humaine, et à l'inverse, lorsqu'il relève davantage du particulier, il concerne la culture, qui se caractérise notamment par la présence de lois auxquelles les hommes sont soumis.
[...] Avant toute chose, certains termes méritent notre attention, à commencer par l'universalité. Une chose universelle est valable pour tous les membres d'un groupe dans exception. Par exemple, la conscience humaine est universelle. La nature désigne l'ensemble des choses qui existent réellement, mais aussi et surtout la condition des êtres, leur essence et les caractères particuliers qui distinguent un individu. Par exemple : c'est dans la nature de l'homme de procréer. La spontanéité est le fait d'agir sans avoir à réfléchir, dans l'immédiat, cela envoie aux habitudes acquises. [...]
[...] Cela pose nécessairement un regard sur les cultures qui semblent différer selon les civilisations. Ces dernières sont l'ensemble des phénomènes sociaux que l'on peut transmettre dans différents domaines comme le religieux, la morale, l'esthétisme et bien d'autres. Entendue en ce sens, il n'y a pas beaucoup de différences fondamentales avec le concept de la culture. Pourtant, cette énumération d'attributs de la culture nous fait penser aux diverses cultures humaines. Ainsi, lorsqu'on parle d'un ensemble complexe de croyances, nous établissons une sorte de hiérarchie entre les cultures alors que le refus de l'ethnocentrisme peut conduire au relativisme des cultures qui consiste à considérer que toutes les cultures se valent. [...]
[...] La prohibition de l'inceste fait ainsi partie de ces lois intangibles qui ne peuvent souffrir d'aucune contestation que ce soit. Les sanctions encourues par les incestueux que Lévi-Strauss développe font ressortir un autre aspect de la nature humaine, celui d'être soumis à des devoirs, qui, paradoxalement, sont développés par la culture. Néanmoins, chaque humain est doté d'une conscience morale qui lui dicte le bien et lui défend le mal. Si certaines sociétés peuvent avoir des conceptions divergentes de cette frontière du bien et du mal, l'auteur affirme que pour l'inceste, cette défense d'ordre moral est universelle. [...]
[...] Il semble en effet que la séparation exclusive des deux états de nature et culture n'est pas pertinente puisque c'est notre nature qui nous détermine. D'un autre côté, la culture se bâtit sur la nature et non pas en dehors d'elle, la dépendance de la culture à la nature apparaît assez clairement lorsqu'on envisage la prohibition de l'inceste. D'autre part, nous pouvons aussi dire, avec toute la réserve qu'il faut, que certains éléments de la culture humaine ont pu être tellement intériorisés par les sociétés que cela soit rentré dans les mœurs à tel point que nous pouvons désormais y voir un caractère naturel puisqu'universellement adopté et respecté. [...]
[...] Lévi-Strauss, à travers ce texte, nous propose une définition de la nature et de la culture humaine pour parvenir à faire la distinction entre ces deux états. Cela est permis par l'opposition entre le particulier et l'universel. Contrairement aux autres animaux, l'homme s'est développé et domestiqué lui-même en s'appropriant la technique qui a permis de limiter son incomplétude originelle. Toutefois, si les deux logiques différentes de la nature et de la culture semblent toutes deux autant définir l'humain, en réalité, l'homme est devenu tellement dépendant de la culture qu'il ne pourrait pas survivre sans elle. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture