Littérature, Spleen, Charles Baudelaire, sphinx, mélancolie, texte poétique, immortalité, OEdipe, identité de l'homme
Le poème soumis à notre étude porte ce nom de « spleen », terme anglais qui définit la mélancolie et est situé dans un ensemble de quatre textes homonymes où Baudelaire décrit cet ennui dévastateur qui nous permet de mieux comprendre son état d'âme. Composé de trois strophes en alexandrin, il nous immerge dans la vie et l'esprit de l'auteur notamment par sa réflexion sur la mémoire dépeinte comme débordante tout en invitant à la mélancolie. Il se définit ainsi comme un sphinx à la fin du texte, fiction étymologique qui délivre des énigmes, et dévoile ainsi par celui-ci un secret qu'il n'arrive pas à exprimer.
Il s'agit donc de montrer dans ce poème comment la mémoire est présentée comme un débordement mélancolique ou dysphorique qui définit le poète comme un sphinx.
[...] Tout d'abord dans la construction du poème on peut remarquer que l'ennui y est au centre et donc la source de ces analogies de la mémoire : ← vers 4 : analogies commentées ← vers 15-18 : Ennui ← vers 19-24 : analogie du sphinx Cet ennui est par ailleurs un « thème clé » du recueil puisque le premier poème « Au lecteur » fait référence à cet ennui en l'assimilant à « un monstre délicat ». Baudelaire tente ainsi de le définir au vers 15-16 par l'oxymore « proportions de l'immortalité » : il n'est pas possible de donner de proportion à l'immortalité. Il s'agit donc d'un débordement du temps et de la mémoire de Baudelaire. [...]
[...] Enfin, le sphinx est comme l'indique le vers 25, une créature chantante lorsqu'il est pris d'une forme de mélancolie : « ignoré du monde ». Il est ainsi du coté du poète maudit. ⇨ comme le poète le sphinx : - chante= écrit des poèmes - est un tombeau - parle par énigmes = analogies précédentes sur l'identité - détient la clé de l'identité de l'homme = élection parmi les autres Ouverture Solution du sphinx macabre et pas euphorique = Renvoie à la logique du recueil : descente aux enfers après maintes tentatives de solutions au spleen. [...]
[...] L'ennui est ainsi une dilatation, une perte du temps et du calendrier. II- Portraits du poète Les figures du poète Par ailleurs, l'utilisation de première personne dès le premier vers, nous indique qu'il s'agit d'un autoportrait du poète. Ainsi il se définit par de nombreuses comparaisons notamment avec son cerveau « un gros meuble à tiroir » « une pyramide » « un immense caveau » De même, il y a d'autres métaphores du « Je » reposant sur des comparatifs de supériorité ou d'infériorité telles « un cimetière abhorré de la lune » ou encore « un vieux boudoir pleins de roses fanées ». [...]
[...] Le vers devient alors conducteur de la mort de la mémoire. En outre la « fosse commune » au vers 7 qui désigne l'anonymat des corps est une image pour dire ce qui se passe dans la mémoire du poète c'est à dire un mélange, une confusion des souvenirs. De même, la « pyramide » montre l'incommunicabilité des souvenirs. C'est pourtant l'image la plus positive puisqu'elle résiste au passage du temps mais en même temps un lieu où on se perd. [...]
[...] Le thème de la mort Le cerveau est comparé à un « meuble » au vers une « pyramide » et « un caveau » au vers un « cimetière » au vers un « boudoir » au vers 11. Il y a ainsi une analogie directe entre le siège de la mémoire, le cerveau avec la mort et le mobilier du quotidien de Baudelaire. Cette mémoire est donc faite d'un quotidien macabre et mélancolique. De plus, Baudelaire s'identifie directement à ces endroits, objets par le verbe d'état être : « Je suis un cimetière ». La mémoire est l'endroit où siègent les souvenirs tels des morts dans un cimetière. [...]
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