Il distingue dans cet extrait les politiques, les philosophes et le peuple.
Il met en lumière l'antagonisme existant entre les exigences du discours politique et celles du discours philosophique ; le discours philosophique est inadapté à la politique.
Le texte interroge sur les points suivants : Le philosophe aborde-t-il la politique d'abord en qualité de philosophe (position spécialisée) ou en tant que membre ordinaire de la cité ? Quelle portée assigner à une intervention politique ? Spéculation ou acte ? Quel rapport entre ceux qui exercent un pouvoir politique et les membres d'une communauté politique intervenant dans un débat public ? (...)
[...] C'est le meilleur moyen de penser une politique pratique. Le réel est suffisamment riche pour qu'on puisse l'étudier sérieusement : c'est ce que font les esprits habiles, pénétrants et rusés. Les politiques possèdent ces qualités intellectuelles et les utilisent à des fins politiques, à des fins pratiques. Il s'agit de comprendre en vertu de quelles nécessités il y a des institutions politiques. III. Et Spinoza dans tout ça ? Une vision de l'homme qui tient compte des passions Spinoza ne nous encourage pas à louer la nature humaine telle qu'elle est mais à la compréhension de la nécessité d'une connaissance fondée, adéquate de la nature humaine. [...]
[...] Le philosophe peut faire de la politique ; mais Spinoza critique leur mode d'intervention. Le philosophe est un rêveur, un idéaliste, un utopiste. Il est totalement opposé au point de vue rugueux mais solide des réalistes, des politique. C'est pourquoi dans le cadre politique Spinoza préconise donc les interventions des politiques plutôt que celles des philosophes. L'antagonisme entre les deux caractères, ces deux polarités peuvent entrer dans un rapport de complémentarité structurelle. I. Le philosophe et sa vision de l'homme Une vision idéelle et idéale de la nature humaine Le philosophe est un théoricien. [...]
[...] Hobbes fait de la peur la passion première qui domine l'homme. Elle s'alimente de représentations imaginaires et d'ignorance. Lucrèce explique d'ailleurs la religion de ce point de vue. Elle est en tout cas un mode fondamental de l'agir de l'être humain. Les politiques adoptent donc une manière de diriger le corps social qui s'appuie sur les coutumes, les techniques habituelles des gouvernements. Pour se préserver, ils vont agir d'une façon apparemment contraire aux dogmes religieux. Mais Spinoza rappelle que la morale du particulier n'est pas celle de l'état et que le politique doit tenir compte des vices inhérents à l'être humain pour gouverner. [...]
[...] [Spinoza nous dit dans l'Ethique qu'un affect qui est une passion, cesse d'être une passion sitôt que nous formons une idée claire et distincte C'est ainsi que l'homme peut se libérer de ses passions.] Spinoza définit son projet et règle la modalité de son discours. Il va s'efforcer de ne pas commettre les erreurs de méthode qu'il reproche aux autres philosophes. Traité politique : étude de l'institution politique réelle. Complémentarité entre philosophes et politiques Spinoza incarne donc la complémentarité qu'il peut y avoir entre philosophe et politique. Les uns donnant, peut-être à l'image de la cité idéale de Platon un modèle tandis que les autres s'efforcent de gouverner, ayant bien en tête la réalité de l'Histoire et de la nature humaine. [...]
[...] C'est ce que s'efforce de faire le politique. Cette distinction rappelle le contraste entre Corneille et Racine ; le premier envisageant l'homme tel qu'il devrait être tandis que le second met en scène l'humanité tel qu'elle est. II. Le politique : ses défauts, ses qualités Habiles et expérimentés Les politiques font preuve d'un profond réalisme. Ils ont un sens avéré de l'expérience humaine et savent en jouer. Ils profitent de cette connaissance pour manipuler les hommes auxquels ils sont soumis. [...]
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