Document sur la pensée du Spinoza en rapport au "vrai" et au "faux" : sont-ce des valeurs qui caractérisent uniquement des jugements, des affirmations, c'est-à-dire des faits de langage ? Selon le philosophe, une chose n'est jamais vraie ou fausse, même si nous l'affirmons dans nos discours. Nous ne devons pas confondre le vrai et le réel.
[...] On ne doit pas confondre le vrai et le réel. (1ère partie) Selon Spinoza, à l'origine les termes de vrai et de faux qualifiaient des récits, c'est-à-dire des discours racontant des faits : les récits étaient vrais s'ils relataient ce qui s'était réellement passé, sinon ils étaient faux. Cela nous indique que, dès l'origine, vrai et faux caractérisent un discours sur les choses, et non pas les choses elles-mêmes. Plus tard, les philosophes vont préciser que vrai et faux caractérisent d'abord les idées que l'on peut se faire de la nature (essence) des choses, mais cela revient finalement au même. [...]
[...] Les idées ne sont pas autre chose en effet que des récits ou des histoires de la nature dans l'esprit. Et de là on en est venu à désigner de même par métaphore des choses inertes ; ainsi quand nous disons de l'or vrai ou de l'or faux, comme si l'or qui nous est présenté racontait quelque chose sur lui-même, ce qui est ou n'est pas en lui. L'explication Thèse Le vrai et le faux sont des valeurs qui caractérisent uniquement des jugements, des affirmations, c'est-à-dire des faits de langage. [...]
[...] Par conséquent, c'est le discours en général, en tant qu'il est le lieu où s'exprime des idées ou jugements sur les choses, qui peut être tenu ou bien pour vrai ou bien pour faux, selon qu'il est adéquat (conforme) ou non à la réalité. Dire le vrai, c'est donc exprimer dans un discours ce qui est, relativement à l'idée qu'on en a. Par exemple, dire vraiment ce qu'est un triangle, c'est exprimer sa nature ou essence, dire qu'il est une figure à trois côtés dont la somme des angles est toujours égale à celle de deux angles droits. [...]
[...] Or, Spinoza nous indique que, en fait, ce n'est pas la chose elle-même (le billet) qui est qualifié de vraie ou de fausse (elle est réelle ou illusoire), mais le jugement ou discours implicite que je tiens à son sujet : lorsque je dis d'un billet qu'il est faux, je ne prétends pas par là qu'il est irréel, car je tiens bien dans ma main un morceau de papier ressemblant à un billet ; mais je dis de façon implicite que le jugement que les apparences me portent à émettre Ceci est un billet de banque est faux. Ainsi, dans ce type de cas, ce ne sont pas les choses qui sont vraies ou fausses mais, encore une fois, ce qu'on peut en penser ou en dire. [...]
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