Soucieux du rapport de l'homme à la mort, Socrate, dans ses derniers moments de vie, donne une ultime leçon de philosophie à ses disciples dans laquelle il témoigne d'un intérêt d'importance pour la métaphysique. Suite à son procès relaté dans l'Apologie, le Phédon, sur un registre plus littéraire constitue la dernière approche du philosophe de son vivant. Il s'agit à la fois de rendre compte d'une fin mais surtout du commencement d'une foi philosophique. En effet, la leçon est particulière en ce qu'elle tend à renverser la conception de l'idée de la mort mais surtout, elle considère l'événement comme un moyen d'élévation de l'esprit, de liberté et attribut même un caractère préférable à l'acte de mourir. A travers l'idée de la mort comme l'idée d'un bien, Socrate pose un second problème qui ne manque pas de surprendre ; à savoir, celui de la dissociabilité âme-corps. Ainsi donc se pose le problème métaphysique de la séparation psychophysique qu'il tente de résoudre avec Cébès selon une méthode dialectique. De fait ; en quoi l'âme se distingue-t-elle du corps et en quoi doit-elle nécessairement s'en dissocier ? Loin de se suffire dans la persuasion, Socrate ne manque pas de disséquer le problème. Dès l'entame, le philosophe entreprend une analyse conceptuelle par confrontation et montre ainsi les apories du conflit âme-corps et la nécessité d'une non coexistence entre les parties. De fait il prône par la suite non pas la prédominance sinon le caractère préférable de l'âme seule et s'appuie en outre sur les rapports intrinsèques à chaque partie quant à la notion de temps. Enfin, il opère une distinction majeure qui annonce déjà la métaphysique, à savoir l'opposition entre la transcendance et l'immanence.
Ce premier paragraphe illustre parfaitement la méthode dialectique de Socrate. L'homme est ici compris comme un composé en deux parties ; l'âme et le corps. Après avoir distingué ces deux parties, le philosophe tente de les confronter pour définir leurs rapports entre elles. De fait il exclut la possibilité d'une unité de l'être, il refuse de penser que le corps et l'âme sont deux choses indissociables quand bien même l'homme, chaque jour, fait l'expérience triviale d'être un et indivisible ; L'homme est donc un composé psycho-physique ; Socrate est un penseur du dualisme matière-esprit, du dualisme des substances ontologiques. L'idée de cette philosophie est de faire surgir un problème corps-esprit, de marquer la non évidence de l'être (...)
[...] Or, l'idée de Socrate ne se réduit pas à dire que le corps est mortel et l'âme immortelle mais à rendre compte de ce qui découle de cette différence. Si l'âme cherche ce qui est semblable à elle-même, c'est nécessairement parce qu'elle s'intéresse à ce qui est supérieur au monde des apparences, elle s'attaque directement aux idées, aux concepts, à l'immatérielle donc, son objet s'inscrit dans la permanence. Il ne s'agit pas pour la pensée de désigner un objet et de lui donner le titre de bonheur mais de comprendre le concept même de bonheur l'idée de bonheur L'âme est dans une quête de vérité universelle, d'une vérité supra temporelle. [...]
[...] L'âme est à la fois dans le monde et hors du monde. De fait, n'est-ce pas justement le corps qui permet à l'âme d'être au monde ? Peut-on véritablement penser le monde et le dépasser sans y être effectivement ? Le corps outre son caractère trompeur n'est-il pas le moyen de l'âme ? Être au monde, n'est-ce pas une condition première pour pouvoir le penser ? [...]
[...] Autrement dit, elle s'affranchit des illusions et erreurs que proposent les jugements empiriques et les passions du corps. C'est la pensée revenue à elle-même et sur elle-même ce retour à soi qui permet la réflexion et qui permet de penser l'être en tant qu'être. L'âme détachée du corps n'est pas en proie aux préjugés et aux jugements contingents ; elle ne peut dès lors que prétendre la quête de la vérité et ne semble plus souffrir de détracteurs. De plus, Socrate pose avant tout le problème de la liberté et des conditions possibles de celle- ci. [...]
[...] D'après la seconde réplique de Socrate, il faut opérer une nouvelle distinction âme-corps sur la question des substances. Socrate s'attache à montrer l'immatérialité de l'âme et inversement, la matérialité du corps. Mais cette monstration soutient des fins plus complexes, à savoir penser l'être dans son rapport au temps. L'âme, selon le propos du philosophe, se traduit par ce qui est pur et qui est toujours, qui est immortel et toujours semblable à soi Le corps semble alors le contraire, à savoir ce qui est impur, impermanent, mortel et dissemblable à soi ? [...]
[...] Après avoir distingué ces deux parties, le philosophe tente de les confronter pour définir leurs rapports entre elles. De fait il exclut la possibilité d'une unité de l'être, il refuse de penser que le corps et l'âme sont deux choses indissociables quand bien même l'homme, chaque jour, fait l'expérience triviale d'être un et indivisible ; L'homme est donc un composé psycho-physique ; Socrate est un penseur du dualisme matière- esprit, du dualisme des substances ontologiques. L'idée de cette philosophie est de faire surgir un problème corps-esprit, de marquer la non évidence de l'être. [...]
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