1947, Philosophie de l'art, Situation I, François Mauriac, liberté, Jean-Paul Sartre, lecture, roman, personnages libres
Jean-Paul Sartre analyse dans cet extrait les conditions qui permettent l'émergence de l'expérience de la lecture, qu'il définit comme une attente captée par le romancier pour faire naître le vraisemblable, qui permet de recréer la vie à partir d'une histoire fictive.
Proposition de problématique : Dans quelle mesure la lecture, en recréant la vie au moyen de la vraisemblance, permet-elle une expérience de la liberté ?
[...] Conclusion : Ainsi, Sartre montre comment le roman, histoire par définition déjà écrite, peut, grâce au temps du lecteur, imiter la vie en jouant précisément de ce temps : l'histoire est bel et bien écrite quelque part, mais tant que le romancier donne des "signes" indéterminé, le lecteur a toute latitude pour se prêter au jeu et vivre dans ses personnages, qui vivent eux-mêmes en lui. Il en résulte que la sensation de liberté, fictive dans un sens, n'en est pas moins vraie pour autant puisqu'elle est ressentie par le lecteur. [...]
[...] La rupture du vraisemblable a pour conséquence de rendre au livre son statut d'objet inanimé sur lequel la vie n'a dès lors plus prise : "il ne reste plus que moi ( . ) en face d'un livre immobile". Pour expliquer ce mécanisme, Sartre conditionne la possibilité de rendre des personnages vivants à la nécessité de les faire apparaître libres, justifiant donc la nécessité de présenter au lecteur des "signes" qu'il peut compléter plutôt que des tableaux très fouillés qui l'empêcheraient d'y projeter ses attentes : "il ne s'agit pas de définir" (l.20, Situation, 1947). [...]
[...] Situation François Mauriac et la liberté, Jean-Paul Sartre (1947) - Dans quelle mesure la lecture, en recréant la vie au moyen de la vraisemblance, permet-elle une expérience de la liberté ? Jean-Paul Sartre analyse dans cet extrait les conditions qui permettent l'émergence de l'expérience de la lecture, qu'il définit comme une attente captée par le romancier pour faire naître le vraisemblable, qui permet de recréer la vie à partir d'une histoire fictive. Proposition de problématique : Dans quelle mesure la lecture, en recréant la vie au moyen de la vraisemblance, permet-elle une expérience de la liberté ? [...]
[...] En rappelant qu'un roman est un objet inanimé, "un petit tas de feuilles sèches" (Situation, 1947), Sartre montre que la part de vivant qu'il contient est en quelque sorte prêtée par le lecteur : la "substance" du roman serait donc "ma propre attente" (Situation, 1947). II. Pour être vraisemblable, le roman doit mettre en scène des personnages libres, c'est-à-dire indéterminés (lignes 12 à 26) Dans un second mouvement, Sartre analyse les conditions de possibilité de cette illusion qu'il définit comme un "piège" (l. [...]
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