La conscience est cette fonction qui nous permet de choisir dans la masse importante des faits, des souvenirs, des images, des émotions qui nous assaillent, en obéissant à des lois de conservation et d'adaptation.
Le rôle de la conscience est donc de décider.
[...] En somme, les "variations d'intensité de notre conscience semblent correspondre à la somme plus ou moins considérable de choix ou . de création, que nous distribuons sur notre conduite". Ainsi la vie, dans son évolution, a-t-elle choisi deux directions : la première direction est celle du monde animal qui va dans le sens du mouvement et de l'action et qui tend vers une action de plus en plus libre. La seconde est celle des végétaux où la mobilité est possible mais comme endormie, assoupie, inconsciente. [...]
[...] Mais toute conscience est anticipation de l'avenir. Considérez la direction de votre esprit à n'importe quel moment: vous trouverez qu'il s'occupe de ce qui est, mais en vue surtout de ce qui va être. L'attention est une attente, et il n'y a pas de conscience sans une certaine attention à la vie. L'avenir est là; il nous appelle, ou plutôt il nous tire à lui; cette traction ininterrompue, qui nous fait avancer sur la route du temps, est cause aussi que nous agissons continuellement. [...]
[...] Les primates supérieurs sont capables d'attribuer des états mentaux à leurs partenaires, d'être conscients des conséquences de leurs actes, d'être ouverts à l'altruisme et de pratiquer certaines formes d'intentionnalité (tromperie, manipulation). La conscience, dit Bergson, dans L'énergie spirituelle {La conscience et la vie), c'est d'abord la mémoire, c'est-à-dire la conservation et l'accumulation du passé dans le présent. La première fonction de la mémoire est de retenir et d 'anticiper, " retenir ce qui n'est déjà plus, anticiper sur ce qui n'est pas encore". L'esprit s'occupe de ce qui est, en vue de ce qui va être : " Toute action est un empiétement sur l'avenir". [...]
[...] Le texte de Bergson montre qu'on ne peut prétendre observer le même niveau de conscience chez l'homme et chez l'animal. La conscience est théoriquement coextensive à la vie, il est cependant évident que pour certains êtres elle est endormie, et pour d'autres simplement limitée. Aussi est-il nécessaire de procéder à un certain nombre de distinctions : êtres inanimés, inertes / êtres animés, vivants; au sein des êtres vivants : êtres dont la sensibilité est limitée (végétaux) / êtres dont la sensibilité est développée (animaux). [...]
[...] Bergson ajoute que "Si conscience signifie mémoire et anticipation, c'est que la conscience est synonyme de choix". La conscience est cette fonction qui nous permet de choisir dans la masse importante des faits, des souvenirs, des images, des émotions qui nous assaillent, en obéissant à des lois de conservation et d'adaptation. La faculté de choisir qui caractérise la conscience, même à son degré le plus fruste, désigne la faculté de "répondre à une excitation déterminée par des mouvements plus ou moins imprévus". [...]
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