Document rédigé et schématisé sur la conception de la science. Est-elle essentiellement inductiviste, comme il est communément admis ? Ou commence-t-elle par un autre lieu que celui de l'observation ? Pour répondre, l'auteur s'appuie sur un texte de Bachelard.
[...] Les positions inductiviste et empiriste sont donc discutables parce que : 1. elles ne rendent pas compte de la véritable démarche du scientifique, oubliant de placer à son origine la position d'un problème ; 2. elles ne peuvent pas fonder logiquement la vérité absolue de leurs conclusions, puisque leur démarche est fondée sur l'induction. [...]
[...] Le phénomène de la rosée est rationalisé par la loi fondamentale de l'hygrométrie liant la tension de vapeur à la température. Appuyé sur la rationalité d'une loi, on peut, sans contestation possible, résoudre le problème de la rosée. ( . ) Ainsi les faits s'enchaînent d'autant plus solidement qu'ils sont impliqués dans un réseau de raisons. C'est par l'enchaînement, conçu rationnellement, que les faits hétéroclites reçoivent leur statut es fait scientifique. Que la terre tourne, c'est donc là une idée avant d'être un fait. [...]
[...] Pour ce faire, il rapporte les éléments d'observation à des connaissances déjà acquises sur les rayons lumineux. Le travail d'analyse est ici subordonné au fait observé qui le guide la raison. Cependant, un premier problème surgit : alors que l'énoncé d'observation est particulier (valable pour un bâton particulier), les énoncés scientifiques qui en découlent sont considérés comme universels (la loi de la réfraction implique que tout bâton ainsi immergé apparaisse brisé). Qu'est-ce qui légitime alors le passage d'énoncés particuliers (tirés de l'observation) à des énoncés universels ? [...]
[...] Exemple : Tous les métaux se dilatent à la chaleur (tout A est ; Or les rails de chemin de fer sont des métaux (or C est ; Donc les rails de chemin de fer se dilatent à la chaleur (donc C est B). On peut noter deux différences essentielles entre l'induction et la déduction (qui sont deux types distincts d'inférences, ou raisonnement) : - d'une part, la déduction part de l'universel pour déterminer le particulier ; tandis que l'induction part du particulier pour établir l'universel ; - d'autre part, dans une déduction, si les prémisses sont vraies, la conclusion l'est nécessairement ; ce n'est pas le cas dans une induction, où les prémisses peuvent être vraies et la conclusion fausse (il existe, des cygnes noirs ; la théorie de Newton ne perme pas de rendre compte du mouvement de mercure). [...]
[...] Ceci est valable pour tous les faits et l'est plus encore pour le fait scientifique, qui est abstrait du tout avec méthode et rigueur en fonction de connaissances déjà établies L'exemple - pour comprendre le phénomène de la rosée, il faut procéder avec méthode (analyser le phénomène, faire apparaître les éléments qui interviennent) et ne pas s'en remettre à la simple observation. Une connaissance théorique de la composition de l'air et des mécanismes de transformation de l'eau sont nécessaires et donnent au savant l'idée de construire un hygromètre. Il constate alors une relation constante entre le degré d'humidité de l'air, sa température et la formation de la rosée. C'est la mise au jour de relations constantes entre différents éléments (température, pression, humidité, etc.) qui permet d'expliquer un phénomène. Celui-ci devient alors un fait scientifique. [...]
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