Cette harangue prononcée par Max Weber devant des étudiants en Novembre 1917 était destinée à leur prodiguer des conseils sur leur avenir professionnel. Le contexte est particulier : l'Allemagne est proche de la défaite expliquant un Weber quelque peu grave et solennel. Son discours est par ailleurs traversé par trois profonds paradoxes. On peut noter d'une part celui d'un objectivisme revendiqué alors que cet homme ne cesse d'imposer ses valeurs et sa conception de la science. On peut trouver également, d'autre part, un discours sans concession tranchant avec les subtilités auxquelles il nous a habitués dans ses oeuvres (...)
[...] FICHE DE LECTURE La science, profession & vocation, Max Weber Suivi de Leçons wébériennes sur la science & la propagande par Isabelle Kalinowski Cette harangue prononcée par Max Weber devant des étudiants en Novembre 1917 était destinée à leur prodiguer des conseils sur leur avenir professionnel. Le contexte est particulier : l'Allemagne est proche de la défaite expliquant un Weber quelque peu grave et solennel. Son discours est par ailleurs traversé par trois profonds paradoxes. On peut noter d'une part celui d'un objectivisme revendiqué alors que cet homme ne cesse d'imposer ses valeurs et sa conception de la science. [...]
[...] L'un des leitmotivs de la conférence sur la science est l'exhortation à accepter la spécialisation comme condition d'un exercice vraiment professionnel de la science moderne. p.105. En fait, au même titre qu'il existe une division du travail de type tayloriste (tout juste en plein essor à l'époque où Weber prononce son discours) il doit désormais y avoir une codification des différentes disciplines remplissant chacune d'elles un rôle bien particulier. Le travail de l'ouvrier est lui-même perçu comme étant une vocation, l'intellectuel doit, s'il souhaite se départir du capitalisme qui a désormais fait de tous les actifs des hommes possédant cette vocation (l'essentiel de leurs vies se résument au travail) trouver un ascétisme plus important encore ! [...]
[...] Il cherche à mettre une distance entre lui et les activités économiques, accédant ainsi à une forme typique de charisme de l'intellectuel. Cependant, Weber s'il ne cherche pas à faire l'étalage de ses richesses il n'en reste pas moins un bourgeois et en a pleinement conscience ! Loin de la démagogie et de l'hypocrisie de certains de ses homologues qui eux parlent au nom d'une science universelle, se défendant de ne pas parler au nom de leur classe sociale aisée. [...]
[...] L'enseignant doit au contraire soulever des paradoxes, ne pas hésiter à déranger, bousculer ses étudiants pour les faire avancer dans leurs réflexions. L'erreur de la jeunesse serait de chercher dans le professeur autre chose que ce qu'elle a en face d'elle : un chef et non enseignant. p.46. Kalinowski revient sur un dilemme bien connu de la part de tous les sociologues. En effet, cette discipline qui se veut science et doit renvoyer à une neutralité a pourtant pour objet d'étude quelque chose d'éminemment politique. [...]
[...] Ces derniers sont en proie à une précarité plus grande car ils sont révocables. Toutefois leurs salaires restent modestes. En Allemagne, le nouveau diplômé doit se contenter de cours semblables à nos TD actuels tandis qu'aux Etats-Unis il faut faire salle comble Outre- Rhin la division du travail entre les professeurs installés et les plus jeunes est très marquée. Weber revient sur le problème du double emploi de ces savants : ils sont à la fois enseignant et chercheur malheureusement il est fréquent que l'on puisse être seulement bon dans la recherche ou l'enseignement, d'où une difficulté supplémentaire dans la nomination de ces nouveaux diplômés. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture