Après avoir élucidé le principal reproche, Sartre explique que cette accusation est née d'une méconnaissance de l'existentialisme du point de vue strictement philosophique qu'il va être question de définir (...)
[...] Qu'est-ce qu'on appelle existentialisme ? Sartre va élucider le principal reproche adressé à l'existentialisme, c'est à dire qu'il privilégie une peinture pessimiste de l'humanité. Il va montrer sur quoi s'appuie ce reproche, quelles sont ces bases. Sartre va montrer que ce reproche de pessimisme et de naturalisme sordide est superficiel puisqu'il ne traduit qu'une réaction épidermique, d'une sensibilité effarouchée, devant la bassesse humaine. Et surtout il va montrer que ce reproche s'accommode fort bien sans y voir de contradiction d'une morale populaire, d'une sorte de conformisme, de résignation, de fatalisme alors qu'en réalité derrière ce reproche il y a la peur de ce que Sartre détruit à savoir l'idée d'une nature humaine, qui impose l'existence de Dieu. [...]
[...] Elle décide de ce qui se fait, de ce qui se dit sans qu'il soit question de s'interroger sur son sens, ni de critiquer. Ne plus rien signifier veut dire qu'il ne se rapporte à aucun concept défini et qu'il peut supporter n'importe quelle accusation. Les existentialistes chrétiens ont en commun de ne pas séparer la pensée du vécu individuel, de proposer une interrogation dramatique de l'existence parce-qu'elle insiste sur la contingence (la non nécessité) de l'existence. Ces philosophies se caractérisent par l'importance d'une rencontre avec Dieu. L'existentialiste athée reproche à l'homme de se perdre dans la recherche de l'utile, du quotidien. [...]
[...] L'existentialisme serait-t- il satisfaisant du point de vue de la morale individuelle ? En niant l'existence de Dieu il ne reste plus que la stricte gratuité : l'athéisme, vide l'existence de son sens et interdit de porter un quelconque jugement valable sur elle, les opinions des hommes étant versatiles. Pour les chrétiens on ne peut pas mesurer la valeur de nos actions sans les rapporter à une quelconque valeur absolue et éternelle. En disant que l'existentialisme est un humanisme, Sartre entend montrer que chacun de ces reproches est infondé puisque être humaniste, c'est penser la possibilité de l'action humaine et ce n'est en aucun cas refuser toute valeur morale. [...]
[...] Objet du travail : du début à c'est à ces différents reproches que je cherche à répondre aujourd'hui ; c'est pourquoi j'ai intitulé ce petit exposé : L'existentialisme est un humanisme Dans ce premier moment, il s'agit pour Sartre d'expliquer ce qui a motivé son écrit, de préciser la nature de l'existentialisme et de montrer que le centre de ses motivations est l'homme. C'est pourquoi, il ne peut que nier les principaux reproches qui lui sont adressés. Le passage les énonce. -Le premier reproche est adressé par les communistes. Il renvoie aux doctrines politiques selon lesquelles le monde peut être changé par la révolution prolétarienne. L'existentialisme inciterait à demeurer dans le quiétisme de désespoir. [...]
[...] D'où l'action dans ce monde serait impossible parce-qu'en agissant, on agit en fonction d'un but qui nous détermine à le faire et en l'absence de ce but, c'est la contemplation qui est de mise, une sagesse fondée sur le renoncement aux activités dans ce monde. Or pour se retirer de monde, il faut en avoir les moyens d'y vivre confortablement. Il s'agirait donc d'une philosophie bourgeoise. -2ème reproche : L'existentialisme privilégierait dans sa peinture de l'humanité ce qu'il y a de plus bas. [...]
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