Phrase formulée par le personnage Garcin dans la pièce Huis Clos de Jean-Paul Sartre, représentée pour la première fois en 1944. J.P. Sartre est un écrivain et un philosophe existentialiste engagé du XXème siècle.
Dans cette pièce, il met en scène trois personnages en enfer après leur mort : il n'y a pas de feu éternel ni de torture comme le spectateur/lecteur et les personnages même de la pièce en ont l'image, mais seulement trois personnages sont réunis pour l'éternité dans une pièce sans miroir (...)
[...] Dans cette pièce, il met en scène trois personnages en enfer après leur mort : il n'y a pas de feu éternel ni de torture comme le spectateur/lecteur et les personnages même de la pièce en ont l'image, mais seulement trois personnages sont réunis pour l'éternité dans une pièce sans miroir. Ils sont éternellement exposés au regard de l'autre, enfermé dans ce regard seul, les souvenirs de la vie passée n'entrent plus dans le jugement car ils ne se connaissent pas. Mettre en perspective cette phrase revient à poser la question de la difficulté dans nos rapports avec autrui, en quoi ils peuvent être infernaux ou non. Autrui peut nous rendre heureux comme être une source de contrariété : qu'est-ce qui amène cette relation à être insupportable ? [...]
[...] II Les morts représentent l'absence de liberté Sartre explique dans la préface de Huis Clos que c'est une mort qui symbolise que beaucoup de gens sont encroûtés dans une série d'habitudes, de coutumes, qu'ils ont sur eux des jugements dont ils souffrent mais qu'ils ne cherchent même pas à changer. C'est donc un cercle vicieux. On ne brise pas le cadre de nos soucis donc on ne change pas ce que les autres voient. C'est à partir de ce moment où on est victime du jugement d'autrui que l'autre devient un fléau, l'enfer. Ils sont libres de changer mais ils ne le font pas. Ils sont alors lâches et/ou méchants. [...]
[...] Conclusion Les trois éléments qui structurent la thèse contenue dans le L'Enfer c'est les autres de Sartre sont d'abord le rapport à l'autre, qui en est l'élément fondamental, et en quoi les relations humaines peuvent devenir infernales. Par rapport à ces relations, certains sont dans l'encroûtement dans les habitudes, ils souffrent mais ne changent pas, alors qu'ils ont pourtant toujours une liberté d'action : ils font donc le choix de cet encroûtement. Mais l'homme ne peut pas toujours parvenir à changer pour ne plus dépendre des autres, de même que c'est le regard d'autrui qui doit parfois changer du racisme-. [...]
[...] Mais le danger opposé est de devenir narcissique. Se voir permet de prendre une distance par rapport à soi et donc de se connaitre. Mais le Narcisse d'Ovide est enfermé dans sa propre image, il est comme abimé en lui- même (Freud) tel un mélancolique ; je voudrais que ce que j'aime soit distant de moi Ainsi l'acceptation de l'altérité est fondamentale sinon c'est la pire des aliénations. Mais la vision de Sartre est-elle la seule façon d'envisager le moi ? [...]
[...] Nous sommes responsables d'être en enfer comme d'en sortir. L'enfer est ici une image de la vie quotidienne, et Sartre a voulu montrer par l'absurde l'importance de changer les actes par d'autres actes. Par l'absurde, car dans la pièce les personnages ne changent rien : la dernière réplique, prononcée par Garcin, est Et bien, continuons. II Mais est-ce que ce changement dépend vraiment simplement d'une liberté, de l'habitude ? L'aliénation selon Sartre est justement d'appartenir à un autre, ici c'est notre image qui appartient à un autre, on se sent dépossédé de soi. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture