Commentaire du texte Autrui et la passion de Jean-Paul Sartre.
[...] D'après Sartre, l'amant “veut à la fois que la liberté de l'autre se détermine elle-même à devenir amour et, à la fois, que cette liberté soit captivée par elle-même, qu'elle se retourne sur elle-même, comme la folie dans le rêve, pour vouloir sa captivité”. Ainsi, en d'autres termes, la partie de la liberté commune de deux êtres qui est continue dans le temps est en fait l'amour. De ce point de vue là, on retrouve la notion d'amour infinie qui figure dans le serment de mariage. En effet, du “commencement de l'aventure à chaque instant” est proche du “jusqu'à ce que la mort vous sépare”. [...]
[...] De ce fait, l'amour de l'amant pour l'aimé en tant que possession semblable à une chose peut être possible uniquement dans ce que Platon appelle le “monde intelligible”, monde idéal des “essences simples et éternelles” c'est-à-dire dans un monde autre que le monde réel et, de ce fait, l'amant doit “réclamer un type spécial d'appropriation” : veut posséder une liberté comme liberté”. Mais, maintenant, nous pouvons nous demander ce que Sartre désigne par liberté comme liberté dans le cadre du désir amoureux. Dès le début du second paragraphe, Sartre écrit que l'amant saurait se satisfaire de cette forme éminente de la liberté qu'est l'engagement libre et volontaire”. [...]
[...] Néanmoins, lorsque Sartre parle de “déterminisme passionnel” pour traiter de l'amour, on ne peut s'empêcher de faire le lien avec la définition du déterminisme donné par Spinoza : n'y a dans l'âme aucune volonté libre ou absolue”, tout est soumis à la nécessité. Dans ce cas, et en relation avec le mythe d'Aristophane, nous pouvons penser que l'amour nécessite la possession de l'être aimé même si cette possession n'est que mentale et non pas matérielle, comme la possession d'une chose. Dans ce cas, l'amour illustré par Sartre est plus proche de l'amour courtois du Moyen-âge que des relations entre un mari et sa femme par exemple, ce qui ne peut être une définition de l'amour au sens large. [...]
[...] Mais, il s'en irrite que pour la forme semble-t-il. En effet, selon Sartre, donc accepterait de s'entendre dire : Je vous aime parce que je me suis librement engagé à vous aimer et que je ne veux pas me dédire ; je vous aime par fidélité à moi-même Nous pouvons remarquer une accumulation de et de ce qui peut déplaire à l'amant possessif car, dans ce cas l'aimé fait plus preuve d'amour-propre, de fidélité à soi-même que d'amour réciproque, d'amour envers son amant. [...]
[...] Donc, cette “forme éminente de liberté” tuerait le désir et donc l'amour de l'amant et donc, ce dernier ne pourrait s'en satisfaire. Par la suite, Sartre explique les différentes façons dont l'amant pourrait posséder la liberté de l'aimé en tant que liberté. La première solution trouvée par Sartre étant le mariage qui passe par un “engagement libre et volontaire” dans le cas des mariages volontaires et, dans le cas des mariages arrangés, passe par amour qui se donnerait comme pure fidélité à la foi jurée”. [...]
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