Commentaire entièrement rédigé d'un extrait du texte de Jean-Jacques Rousseau La Nouvelle Héloïse. Les notions de désir, de bonheur, de jouissance et de l'attente sont abordées. Le texte étudié s'étend de "Malheur à qui n'a plus rien à désirer ! (...)" à "(...) toute autre privation serait plus supportable.".
[...] Rousseau brise cette croyance. Il affirme que la jouissance n'est pas là où on le croit initialement. Selon lui, la jouissance (qui est, par ailleurs, une notion différente du bonheur) ne vient pas avec la possession mais étrangement avec l'attente. Il en vient même à dire que l'on est heureux avant d'être heureux c'est-à-dire, que le véritable bonheur n'est pas celui que l'on croit. Pour lui, un homme heureux est donc un homme qui désire. On en arrive donc à la situation de l'Homme. [...]
[...] Ainsi Rousseau nous montre que le malheur ne se trouve pas pendant le désir mais bien lors de l'assouvissement de ce désir. On a donc un bonheur qui est intérieur, inclus dans le processus de désir. Rousseau accroît le paradoxe lorsqu'il écrit que celui qui a tout perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède On peut d'ailleurs attacher un exemple à cette citation : en effet, on dit souvent que les personnes richissimes qui ont absolument tout sont finalement bien malheureuses. [...]
[...] Mais tout ce prestige disparaît devant l'objet même ; rien n'embellit plus cet objet aux yeux du possesseur ; on ne se figure point ce qu'on voit ; l'imagination ne pare plus rien de ce qu'on possède, l'illusion cesse où commence la jouissance. Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d'être habité, et tel est le néant des choses humaines, qu'hors l'Être existant par lui-même, il n'y a rien de beau que ce qui n'est pas. ( ) Vivre sans peine n'est pas un état d'homme ; vivre ainsi c'est être mort. Celui qui pourrait tout sans être Dieu, serait une misérable créature ; il serait privé du plaisir de désirer ; toute autre privation serait plus supportable. [...]
[...] A l'inverse quelqu'un qui vivrait sans désir, c'est être mort De même, celui qui réaliserait ses désirs à la seconde où il les imaginerait ne serait qu'une misérable créature car il ne vivrait pas le temps du bonheur, le temps du manque. Rousseau finit son raisonnement par Tout autre privation serait plus supportable On en conclut que d'après lui, il vaut mieux ne rien avoir mais désirer que tout avoir mais ne rien désirer. Finalement, cette faiblesse de l'Homme est compensée par l'imagination qui en fait une force. En effet, comme le désir est essentiel au bonheur et que l'Homme cherche le bonheur suprême, on en déduit que le désir permet d'améliorer la vie et de faire avancer l'humanité. [...]
[...] Lorsque Rousseau écrit que le pays des chimères est en ce monde le seul digne d'être habité il indique clairement que ce pays des chimères est l'illusion. Ainsi telle une chimère, l'objet du désir n'existe que dans l'imagination, lieu où règne la beauté : il n'y a rien de beau que ce qui n'est pas Toutefois, Rousseau mentionne un autre lieu de beauté et de perfection : c'est Dieu. Dieu est alors opposé au néant des choses humaines constitué de choses concrètes donc limitées. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture