Les hommes obéissent au plus fort car il est plus fort qu'eux physiquement.
C'est donc par prudence, par nécessité (nec esse : qui ne peut pas ne pas être) que les hommes cèdent au plus fort. Ils n'ont pas la liberté de choisir, ils y sont contraints. Ils ont peur pour leur vie. Ce n'est pas un devoir de se soumettre à la force car celle-ci n'est pas légitime (...)
[...] Au XVIIe siècle, la politique se sert de Dieu pour justifier l'arbitraire de ses lois. POUR ROUSSEAU, LES CONCEPTIONS RELIGIEUSES ET LAIQUES DU DROIT DU PLUS FORT SONT AUSSI PEU FONDEES L'UNE QUE L'AUTRE. DE LA, ROUSSEAU CRITIQUE NON SEULEMENT L'EGLISE, MAIS AUSSI GROTIUS ET CALLICLES. b. Si on accepte notre destin car il vient de Dieu, on doit alors se laisser dominer par le brigand car son pistolet est une puissance qui vient de Dieu ABSURDE La légitime défense est-elle immorale car elle contredit Dieu ? [...]
[...] PAR LE RAISONNEMENT PAR L'ABSURDE, ROUSSEAU MONTRE ALORS A SES LECTEURS QUE LA RAISON DE DROIT DU PLUS FORT EST STUPIDE CONCLUSION Au fil de son développement, Rousseau démontre que le droit ne peut pas se fonder sur la force pour les deux principales raisons suivantes : d'abord, ce n'est pas parce que je cède à la force que je lui reconnais un droit d'utiliser cette force ; la force n'étant pas un devoir, c'est par contrainte et non par obligation que je m'y soumets. Ensuite, Rousseau dit qu'un droit fondé sur la force serait un droit instable puisque je ne suis jamais assez fort pour être toujours le plus fort. En utilisant l'absurde, Rousseau donne un raisonnement rationnel sur la raison du droit du plus fort, en insistant sur le fait que de se soumettre à la force ne peut être un devoir. [...]
[...] Ce n'est pas un devoir de se soumettre à la force car celle-ci n'est pas légitime. LA FORCE NACQUIERT UNE VALEUR QUE PAR SA SOUMISSION AU DROIT 2 II. Le droit ne peut être uni à la force car ce sont deux ordres indépendants Supposons un moment prétendu droit. Je dis qu'il n'en résulte qu'un galimatias inexplicable. Car sitôt que c'est la force qui fait le droit, l'effet change avec la cause ; toute force qui surmonte la première succède à son droit. [...]
[...] Est-ce à dire qu'il soit défendu d'appeler le médecin ? Qu'un brigand me surprenne au coin d'un bois : non seulement il faut par force donner la bourse, mais quand je pourrais la soustraire suis-je en conscience obligé de la donner ? Car enfin le pistolet qu'il tient est aussi une puissance. Convenons donc que force ne fait pas droit, et qu'on n'est obligé d'obéir qu'aux puissances légitimes. Ainsi ma question primitive revient toujours. a. Selon l'Eglise et notamment Calvin, le plus fort a l'autorité légitime car elle lui vient de Dieu St Paul dit : Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n'y à point d'autorité qui ne vienne de Dieu et les autorités qui existent ont été instituées par Dieu. [...]
[...] Enfin, le philosophe réfute l'argumentation chrétienne par l'absurde. Pourquoi ne pouvons-nous pas fonder le droit sur la force ? I. II. Rousseau critique la raison de droit du plus fort Le droit ne peut être uni à la force car ce sont deux réalités différentes III. Réfutation de l'argumentation chrétienne 1 I. Rousseau critique la raison de droit du plus fort Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir. [...]
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