Rousseau, "Amour, instinct et raison" : commentaire

Résumé du document

[...] a) "penchant" ou tendance spontanée, immédiate dont l'objet visé est indéterminé, non définie et par là incertain.
b) Tel est l'instinct "sexuel" qui suscite l'attrait de l'homme vers la femme et inversement en vue de la reproduction.
c) Ainsi se dessine la fin de l'espèce humaine inscrite dans la nature de tous les hommes dont le mouvement ou l'élan est dicté par le sexe.
d) L'instinct est bien de l'ordre de la nature, premier, immédiat, indifférent (...)

Extraits

[...] L'instinct est bien de l'ordre de la nature, premier, immédiat, indifférent. Mais l'homme comme sujet ne serait se réduire à la force de l'instinct par la conscience et la raison il dépasse cette dimension. L'amour comme conduite rationnelle et raisonnable : En effet, et à l'inverse de l'instinct, l'amour suppose le choix, les préférences = l'être aimé est choisi et non imposé par le hasard des circonstances et des rencontres qui ne peuvent que favoriser ce choix. L'être aimé est aussi préféré en ce sens que ses qualités le distinguent tout autre et contribue à cet attachement personnel = aimer c'est se lier à autrui distinct de tous les autres . [...]

[...] Tel est le statut du désir dans la conduite sociale, morale et politique comme le montre Platon et Kant II) L'amour se distingue de l'instinct en ce qu'il contribue à ordonner les rapports entre les êtres : L'amour véritable : Cet amour-là - et non sa forme illusoire, le désir de possession, le désir sexuel sera honoré des hommes = un amour est vrai quand il atteste cet attachement à l'autre dans sa qualité de personnes et d'être libre = alors il suscite la considération, le respect permanent toujours l'explication car = mise à jour du paradoxe - l'amour peut engendrer une conduite déraisonnable par les emportements les excès, les discordes et les troubles engendrés. - déraisonnable aussi par les qualités odieuses que le cœur produit = jalousie, violences multiples . Quelquefois l'amour se substitue même à la haine. [...]

[...] Rousseau : amour, instinct et raison. Le penchant de l'instinct est indéterminé. Un sexe est attiré vers l'autre, voilà le mouvement de la nature. Le choix, les préférences, l'attachement personnel sont l'ouvrage des lumières, des préjugés, de l'habitude : il faut du temps et des connaissances pour nous rendre capables d'amour, on n'aime qu'après avoir jugé, on ne préfère qu'après avoir comparé. Ces jugements se font sans qu'on s'en aperçoive, mais ils n'en sont pas moins réels. Le véritable amour, quoi qu'on en dise, sera toujours honoré des hommes ; car, bien que ses emportements nous égarent, bien qu'il n'exclue pas du cœur qui le sent des qualités odieuses et même qu'il en produise, il en suppose pourtant toujours d'estimables sans lesquelles on serait hors d'état de le sentir. [...]

[...] - mais à l'inverse l'amour suscite aussi des qualités estimables - des dispositions éminemment positives, morales . Telle que la bienveillance ou la bonté, telles que la sollicitude ou la générosité. sans lesquels on serait hors d'état de le sentir qualités indissociables de l'amour véritable. En conséquence tout amour véritable conduit au sacrifice, au don de soi - que ce soit l'amour maternel, l'amour filial, l'amour conjugal . Ou même l'amour de l'humanité . Le don de soi est total. [...]

[...] Et mais en vérité, en profondeur Rousseau nous l'apprend dans ce texte, seule la conscience éclairée par la raison mettra sur la voie de l'amour véritable et de l'indicible bonheur d'aimer, d'être aimé en vérité . Certes l'amour reste un mystère et pourtant il va lier les êtres de façon durable, dans ce qui constitue le rêve, l'idéal de l'amour éternel . [...]