Le Rire, Henri Bergson, imagination poétique, richesses du moi, Montaigne, métaphore de la vie, liberté, philosophie existentialiste, Sartre, Spinoza, Platon, corps physique, catharsis, Macbeth, Hamlet, Othello, Shakespeare, La Vie Heureuse, Sénèque
Montaigne parlait du sujet et du caractère des hommes comme changeant, de « nature caméléonesque ». Nous nous adapterions à notre environnement et notre personnalité varierait selon notre volonté et notre environnement. Le moi représente ce que nous sommes, ce qui fait de nous des sujets vivants au rang d'individu. C'est l'endroit de notre être où toutes nos différentes instances se rencontrent pour former ce qui nous caractérise en tant qu'humain.e unique. C'est effectivement ce qu'implique Bergson dans son texte extrait de son livre Le Rire, où il nous dit que le caractère d'une personne change selon les choix et selon le chemin que nous choisissons d'emprunter. Dans ce texte, il évoque plus particulièrement l'effet de la personnalité et des expériences vécues chez les auteurs littéraires et l'impact que cela a sur leur imagination poétique. Selon ses propos, les personnages créés par les écrivains ne seraient pas issus du hasard, mais seraient en effet la conséquence et le produit final de ce qu'est l'auteur lui-même.
[...] C'est par exemple ce que soutient Platon, en pensant que notre âme eût auparavant, avant son incarnation, à toutes les vérités, mais qu'elle finit par tout oublier au moment d'entrer dans un corps physique. Il pense qu'elle se trouvait dans le `monde des idées', consciente de tout, comme ce que peut nous dire Bergson. Dans ses dernières lignes, ses propos se rapprochent de la vision de Platon puisqu'il semble sous-entendre que nos idées sont innées, et qu'il suffit simplement d'en faire une « œuvre complète », une œuvre aboutie. [...]
[...] C'est ce dont parle aussi Aristote en prenant l'exemple des chants d'enthousiasme, pensant qu'ils servent aussi à purger l'âme et à laisser évacuer des émotions. Cette catharsis aurait comme but de laisser ses sentiments les forts exploser en surface pour laisser son for intérieur purgé et en faire un renouveau. C'est donc ce que nous évoque Bergson avec l'imagination poétique, puisque selon lui il s'agit de la prolongation de ce qu'est l'auteur au fond de lui-même, puisqu'il s'agit de ses émotions qui misent en forme. [...]
[...] Au début de son texte, Bergson nous dit : « je veux bien que Shakespeare n'ait été ni Macbeth, ni Hamlet, ni Othello ; mais il eût été ces personnages divers si les circonstances, d'une part, le consentement de sa volonté, de l'autre, avaient amené à l'état d'éruption violente ce qui ne fut chez lui que poussée intérieure ». L'écrivain met en lumière ici une notion « d'éruption violente » dans l'imagination poétique, où les poètes laisseraient leur moi prendre le dessus sur ce qui serait de la `fiction'. Cette théorie de l'inconscient a d'abord été démontrée par Freud. En mettant en avant les différentes instances qui constituent le moi, il en développe une certaine, le ça, qui régit toutes les pulsions inconscientes enfouies en nous. [...]
[...] Sartre nous dit également que nous sommes avant toute chose des sujets pensants, et que nous avons la possibilité, comme nous l'évoque Bergson dans son texte, de suivre différents chemins, que nous avons le choix d'emprunter celui que nous voulons. Cette vision des choses rejoint alors le processus d'écriture chez les auteurs, puisqu'ils sont les chefs d'orchestre de leurs histoires tout comme nous le somme pour notre propre vie. Notre personnalité découle donc de plusieurs facteurs qui viennent former ensuite notre moi, que nous pouvons laisser apparaitre de différentes manières et dont l'imagination poétique en est une. [...]
[...] Mais dans ce cas, en quoi l'imagination poétique révèle-t-elle les richesses du moi ? Si dans un premier temps nous voyons en quoi Bergson nous évoque l'imagination poétique comme métaphore de la vie, nous verrons ensuite que le poète est ses personnages et qu'il peut se révéler à travers ceux-ci. L'imagination poétique : métaphore de la vie Premièrement, Bergson semble parler de l'imagination poétique comme une métaphore de la vie. Notre vie est effectivement dirigée par plusieurs choix formant ainsi notre moi, tout comme le processus d'invention dans la littérature. [...]
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