Humanisme, universalité du savoir, Denis Diderot, Pierre Bayle, République des Lettres, Dictionnaire historique et critique, L'Encyclopédie, les Lumières, communauté intellectuelle
Le République des Lettres est une communauté idéale composée de savants et d'érudits européens rassemblés autour d'objectifs communs. Elle permettrait la mise en place d'un vaste réseau de connaissances tout en offrant des possibilités de recherches et de publications libres des pouvoirs religieux, politiques, et sociaux. Si cette communauté idéale n'est jamais parvenue à prendre la forme d'un véritable État indépendant, elle n'est pas restée au stade de la seule utopie. Ce réseau de correspondance voit le jour dès le XIVe siècle, au départ calqué sur l'expression de respublica christiana.
En nous appuyant sur les textes de Pierre Bayle et de Diderot, nous allons nous interroger sur les différences qui peuvent exister entre ces deux visions du XVIIIe siècle de la République des Lettres. Nous verrons dans une première partie les points communs que l'on retrouve entre les deux textes, puis dans une seconde partie nous verrons les divergences visibles entre les deux auteurs, ce qui nous permettra de montrer en quoi la République des Lettres demeure un idéal jamais complètement atteint.
[...] ( ) Mais nous avons vu que de toutes les difficultés, une des plus considérables, c'était de le produire une fois, quelque informe qu'il fût, et qu'on ne nous ravirait pas l'honneur d'avoir surmonté cet obstacle. Pour être indépendant des pouvoirs, il faut donc une véritable liberté de recherche et de publication. Ce n'est ainsi pas pour rien que Pierre Bayle passe par la Hollande pour imprimer ses Nouvelles de la République des Lettres afin d'éviter la censure au service du pouvoir monarchique. Cette République est un État extrêmement libre. [...]
[...] Commentaire sur LA REPUBLIQUE DES LETTRES Introduction Le République des Lettres est une communauté idéale composée de savants et d'érudits européens rassemblés autour d'objectifs communs. Elle permettrait la mise en place d'un vaste réseau de connaissances tout en offrant des possibilités de recherches et de publications libres des pouvoirs religieux, politiques, et sociaux. Si cette communauté idéale n'est jamais parvenue à prendre la forme d'un véritable État indépendant, elle n'est pas restée au stade de la seule utopie. Ce réseau de correspondance voit le jour dès le XIVe siècle, au départ calqué sur l'expression de respublica christiana. [...]
[...] Ainsi, Diderot a principalement peur d'un ouvrage incomplet, auquel il manquerait des éléments importants, pour cela, Il vaut encore mieux qu'un article soit mal fait, que de n'être point fait ou il vaut encore mieux risquer des conjectures chimériques, que d'en laisser perdre d'utiles ainsi, mieux vaut la chimère utile que la vérité inutile. C'est cet aspect concret de l'encyclopédie qui provoque des différences entre l'idéal de Bayle et la réalité de Diderot. Bayle est considéré comme un précurseur des Lumières, il a pensé et a participé à cette République des Lettres tandis que Diderot a vécu sa mise en place éphémère autour de l'entreprise encyclopédique. Aussi, si Bayle ne s'étend pas sur les connaissances recherchées, sur cette Vérité, quelle Vérité ? [...]
[...] Chez l'un comme chez l'autre, cette égalité s'accompagne d'une tolérance toute aussi nécessaire. Tolérance religieuse tout d'abord, Les moines illustres, de ce côté-là, n'obtiendront pas moins de justice qu'un autre savant. Il ne s'agit point ici de religion, il s'agit de science. (Bayle, Préface), de même dans l'encyclopédie où la Théologie est présente et étudiée comme une science au même titre que la mythologie ; mais aussi tolérance au sens de respect, respect des œuvres comme de leurs auteurs. Cela ne veut pas dire qu'il faut négliger les critiques, au contraire, elles sont nécessaires et mêmes bienvenues tout particulièrement chez Bayle, où Les amis s'y doivent tenir en garde contre leurs amis mais aussi chez Diderot qui, après avoir exposé toutes les difficultés rencontrées lors de la mise en place de ce projet encyclopédique, et les exigences que cette communauté de savant s'est imposée, affirme que personne n'était plus en état que les auteurs de critiquer leur ouvrage. [...]
[...] Au contraire, chez Diderot, la vérité est multiple, et seule l'espèce humaine peut être prise comme mesure des connaissances. Une autre grande différence issue de ce projet concret de l'encyclopédie, est la grande solidarité qui se met en place autour de cette aventure. Ainsi, chez Bayle, si les hommes composants la République des Lettres doivent se dire Nous sommes tous égaux, nous sommes tous parents (Préface), s'il y a bien une fraternité (Catius), on ne trouve pas cette mise en situation concrète qui permet la création d'un véritable corps solidaire, unique, tel que le décrit Diderot. [...]
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