Le Discours de la Méthode mérite considération et attention. Après avoir lu ces quelques pages qui constituent la première et la deuxième partie du discours de la Méthode, il conviendrait de se poser la question de savoir pourquoi cette description exhaustive du contexte qui va mener Descartes à sa ‘méthode'. Et c'est l'analyse de ces deux parties qui va nous permettre de formuler des hypothèses de compréhension.
La thèse première de Descartes est que tous les hommes sont doués de raison, mais tous n'en usent pas comme il convient pour atteindre la vérité, il affirme l'universalité de la raison ou bon sens de l'homme. Se pose alors la question de savoir comment expliquer l'erreur et la diversité des opinions, si la raison est égale en tous les hommes ? Cela viendrait d'un problème de méthode, du mauvais usage que nous pouvons faire de notre raison.
Une seconde question surgit alors : comment faire en sorte que chacun fasse un bon usage de sa raison ? C'est cette dernière qui permet à Descartes de souligner la nécessité de la méthode. Descartes insiste sur ses propres possibles erreurs, les influences qu'il a pu subir et il nous dit que c'est pourquoi il veut représenter les chemins qu'il a suivis, pour nous permettre à tous de juger « par nous-mêmes ».
[...] Par conséquent, les récurrences métaphoriques à l'œuvre dans le Discours ne seraient pas des mises en œuvre de l'éthos, mais elles feraient simplement partie d'un style d'écriture particulier, qui lui, serait indissociable de l'éthos. Ainsi, si nous ne nions pas que dans le cas du discours, l'omniprésence de l'éthos est particulièrement flagrante, du moins quand nous en faisons une analyse, nous ne pouvons cependant affirmer qu'il fait partie d'un procédé d'écriture, mais que c'est cette écriture elle-même qui emporte avec elle un éthos qui ne lui serait pas dissociable. [...]
[...] La présentation du discours de Descartes dans le style d'un récit est également un de ses traits fondamentaux d'argumentation, ainsi, il évite de faire un traité philosophique stricto sensu. En racontant son propre itinéraire, il retrace un chemin, qui va de pair avec sa méthode. Ce dernier, de la même manière que le mythe ou les tragédies qui, comme l'a si bien dit Socrate court-circuitent la pensée, même des meilleurs appellent à l'émotion, les sentiments, les affects et par ce biais, ont un pouvoir de séduction d'autant plus fort. Ce choix de la forme narrative donne des connotations particulières au discours, le récit sera qualifié par M. [...]
[...] De cette manière, Descartes se proposerait comme un guide invitant à une méthode et facilitant ainsi son pouvoir de séduction par le biais d'un parcours initiatique. Ce dernier, n'amènerait finalement pas tout à fait le lecteur à pouvoir juger lui-même, mais bien au contraire à réduire cette faculté pour faire place à l'initiation dans une atmosphère de confiance, favorisée par le contexte empirique dont Descartes nous fait part. A cet égard, Le choix de son titre comme discours de la méthode et non pas comme un «traité de la méthode est évocateur en ce sens qu'il a été préféré par Descartes pour insister sur le fait que «son dessein n'était pas de l'enseigner mais bien d'en parler La forme narrative peut également susciter des effets chez le récepteur, que Marc Maesschalck décrira comme un travail de réception cathartique En effet, le récepteur peut se voir entraîner dans le récit de telle sorte qu'il y voit ses propres affects et expériences Discours de la Méthode , René Descartes, Librio, Paris 2004, p op cit, p ibidem, p ibidem, p.20 5.Œuvres de Descartes, éd. [...]
[...] Ensuite, nous avons pu remarquer que Descartes, par ses méthodes d'argumentation, a favorisé comme par exemple au travers de la forme narrative ou par le fait qu'il parle à la première personne du singulier. Par conséquent, il serait pour nous illusoire de penser son discours comme un ensemble de superpositions de structures ou un amas de contenus de pensées construites. Mais il serait au contraire, à penser comme un cheminement qui dépendrait de l'énonciation qui serait elle-même le pilier central au cœur du discours. [...]
[...] parce que nous avons été enfant avant que d'être homme . Le remède serait alors de suspendre tout jugement devant ce qui est douteux et de remettre systématiquement en question tous les préjugés, pour ne conserver que les idées claires idées présentes et manifestes à un esprit attentif et distinctes (séparées et définies en elles-mêmes). Il y a un étroit rapport entre ces deux caractères de l'idée dans la mesure où une idée n'est distincte que si sa clarté est poussée au maximum. [...]
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