Le texte proposé est extrait de l'ouvrage de Tocqueville
[...] Or, pour qu'il y ait apprentissage, il faut parler à la raison de l'homme. Par ailleurs, lorsque les mêmes hommes veulent s'occuper des choses de la terre, ces habitudes se retrouvent Tocqueville constate une répercussion du comportement des hommes face à la religion sur leur comportement vis-à-vis du monde dans lequel ils vivent. En quelques sorte, accoutumés par la religion, fixent volontiers à leurs actions d'ici bas un but général et certain et ils ont des desseins arrêtés qu'ils ne se lassent point de poursuivre On voit alors que, dans les siècles de foi, les religions, en plaçant le but final de la vie après la vie inculquent à l'homme à se comporter en vue de l'avenir et donc à anticiper, utiliser sa raison. [...]
[...] Mais, à mesure que les lumières de la foi s'obscurcissent, la vue des hommes se resserre, et l'on dirait que chaque jour l'objet des actions humaines leur paraît plus proche. Quand ils se sont une fois accoutumés à ne plus s'occuper de ce qui doit arriver après leur vie, on les voit retomber aisément dans cette indifférence complète et brutale de l'avenir qui n'est que trop conforme à certains instincts de l'espèce humaine. Aussitôt qu'ils ont perdu l'usage de placer leurs principales espérances à long terme, ils sont naturellement portés à vouloir réaliser sans retard leurs moindres désirs, et il semble que du moment où ils désespèrent de vivre une éternité, ils sont disposés à agir comme s'ils ne devaient exister qu'un seul jour. [...]
[...] Le texte proposé est extrait de l'ouvrage de Tocqueville De la démocratie en Amérique. Tocqueville s'attache ici à ce qui menace le grand le paisible et le durable En effet, la nature humaine est telle que ces trois notions sont menacées par la multiplicité des intérêts privés. Or, le grand le paisible et le durable sont conditions d'une existence politique. Comment alors fonder cette existence politique ? Il semble qu'il faille dompter la nature humaine pour qu'elle aille comme naturellement vers le paisible et le durable. [...]
[...] Il y a eu accoutumance, la crainte et l'espoir ont disparu. Or, dans les siècles de foi, crainte et espoir s'adressaient à la raison et favorisaient l'anticipation. Ainsi, avec l'absence de tourment, il n'y a plus d'éducation de la nature humaine. L'homme se place alors dans l'immédiat et donc dans le hasard : il semble que du moment où ils désespèrent de vivre une éternité, ils sont disposés à agir comme s'ils ne devaient exister que un seul jour Dès lors, les intérêts individuels dominent, les hommes ne répriment plus leurs désirs, mais les assouvissent. [...]
[...] Commentaire de texte : Tocqueville, De la démocratie en Amérique, II, Seconde Partie, chapitre XVII. CHAPITRE XVII. Comment dans les temps d'égalité et de doute il importe de reculer l'objet des actions humaines Dans les siècles de foi, on place le but final de la vie après la vie. Les hommes de ces temps-là s'accoutument donc naturellement, et pour ainsi dire sans le vouloir, à considérer pendant une longue suite d'années un objet immobile vers lequel ils marchent sans cesse, et ils apprennent, par des progrès insensibles, à réprimer mille petits désirs passagers, pour mieux arriver à satisfaire ce grand et permanent désir qui les tourmente. [...]
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