Règles pour la direction de l'esprit, René Descartes, commentaire de texte, arithmétique, géométrie, vrai, vérité, caractère exact des mathématiques, Les principes de la philosophie
« Nul n'entre ici s'il n'est géomètre", était-il écrit, selon la tradition, au fronton de l'Académie fondée par Platon. Est-ce à dire que la recherche de la Vérité doive s'accompagner d'une maîtrise préalable de cette discipline, étude des figures du plan et de l'espace ? On devrait alors concevoir le vrai comme le résultat d'un raisonnement rigoureux, comme on peut en lire dans les traités de géométrie, avec leurs enchaînements d'axiomes, de propositions, et de scolies. Mais si le Vrai est, dans cette optique, déductible par le seul usage de la raison, il l'est à partir de grands principes qui fonctionnent alors comme des axiomes.
[...] A cela, Descartes trouve deux raisons : - D'abord, les hommes préfèrent conjecturer sur des problèmes obscurs, y trouvant une liberté qu'ils n'ont pas dans les mathématiques, science « dure » du nécessaire et du rationnel pur, à laquelle les hommes préfèreraient le confort de l'incertain et de l'irrationnel (la « divination » à laquelle Descartes fait référence, synonyme, à son époque où l'on valorise la raison souveraine et éclairée, d'obscurantisme). - Ensuite, même sur une question quelconque, il est plus facile aux hommes de conjecturer que de raisonner de manière rigoureuse. [...]
[...] Car l'ambition de Descartes est bien d'élaborer une méthode d'accès au vrai. Si les mathématiques ne sont pas explicitement nommées, en tant que discipline, parmi les composantes du grand arbre des connaissances que Descartes décrit dans Les principes de la philosophie (1644), dont les racines sont la métaphysique, le tronc la physique, et les branches, entre autres, « la mécanique, la médecine et la morale », elles n'y sont pas moins omniprésentes, tant elles servent de paradigme au progrès de toutes les connaissances, et à la recherche scientifique (la science, c'est la connaissance, le savoir certain, l'opposé de la croyance), c'est-à-dire à la recherche du vrai. [...]
[...] Le mos geometricus, valorisé au XVIIème siècle, sert de mode opératoire pour la recherche de la connaissance vraie, et se fait, chez Descartes, le moteur crucial de l'élaboration de cette mathesis universalis (connaissance universelle) qu'il évoquera dans son Discours de la méthode (1637). [...]
[...] Explication de texte – philosophie Extrait : Règles pour la direction de l'esprit (1628), René Descartes (1596- 1650). Consigne : expliquer l'extrait suivant. Accroche et problématique : « Nul n'entre ici s'il n'est géomètre », était-il écrit, selon la tradition, au fronton de l'Académie fondée par Platon. Est-ce à dire que la recherche de la Vérité doive s'accompagner d'une maîtrise préalable de cette discipline, étude des figures du plan et de l'espace ? On devrait alors concevoir le vrai comme le résultat d'un raisonnement rigoureux, comme on peut en lire dans les traités de géométrie, avec leurs enchaînements d'axiomes, de propositions, et de scolies. [...]
[...] Le Vrai se confond-il alors avec l'exact ? Réponse du texte à la problématique : Rien n'est moins sûr, et c'est en tout cas le propos de René Descartes dans cet extrait de son ouvrage de 1628, les Règles pour la direction de l'esprit : si l'on veut cheminer vers le vrai, il nous faut non pas nous contenter d'apprendre l'arithmétique et la géométrie, mais raisonner avec les instruments du géomètre afin de forger une certitude telle que nous soyons assurés pleinement d'avoir affaire, en bout de réflexion, à la vérité. [...]
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