Issu des Recherches Philosophiques, c'est un passage dans lequel Wittgenstein s'intéresse à la notion de volonté et en particulier au thème d'acte volontaire. Bien que ce passage s'inscrive plus généralement à l'intérieur d'une réflexion sur la volonté, le philosophe met ici l'accent sur le concept d'action afin de montrer les limites d'un partage ente acte volontaire et mouvements du corps. Wittgenstein dénonce l'illusion philosophique consistant à se représenter l'acte volontaire comme un acte précédé d'un acte de volonté. Par manque de preuves empiriques et de critère unique, nous sommes tenus dans l'ignorance concernant la présupposée implication de la volonté dans les actes. Toutefois, Wittgenstein ne nie pas l'existence de la volonté. Il s'oppose juste à la conception psychologique qui détermine la volonté comme la cause de nos actions; c'est-à-dire en soulignant le surinvestissement dont elle fait l'objet dans l'explication et la compréhension de nos « actes ». Par ailleurs, la critique est suffisamment « ouverte », pour qu'elle soit aussi une invitation à réfléchir, probablement contre ce « mythe cartésien de l'intériorité », au partage opéré entre le corps et l'esprit mais aussi au rapport subordonné du corps à l'esprit.
D'ailleurs, on peut se demander jusqu'à quel point la critique wittgensteinienne n'atteint pas les racines de ce que l'on appelle « agir ». En effet, si nous ne possédons pas les instruments pour déterminer ce qu'est la volonté ou son « action », comment pouvons-nous être certains que nous agissons réellement ? Et, si tout ce que nous estimions être de notre initiative était le résultat complexe de stimulis, routines acquises et capacités naturelles relativement à un contexte particulier ? De la même manière, si j'ignore ce qui cause et détermine mon action, alors comment puis-je prétendre être libre de mes actions ? Une fois déplacés dans le champ politique, nous pouvons aisément entrevoir les enjeux qu'une telle remise en question de la volonté amène.
[...] Recherches philosophiques de Ludwig Wittgenstein Issu des Recherches Philosophiques, c'est un passage dans lequel Wittgenstein s'intéresse à la notion de volonté et en particulier au thème d'acte volontaire. Bien que ce passage s'inscrive plus généralement à l'intérieur d'une réflexion sur la volonté, le philosophe met ici l'accent sur le concept d'action afin de montrer les limites d'un partage ente acte volontaire et mouvements du corps. Wittgenstein dénonce l'illusion philosophique consistant à se représenter l'acte volontaire comme un acte précédé d'un acte de volonté. [...]
[...] En suivant ce raisonnement, il est difficile de ne pas glisser dans la tautologie, de celle qui n'explique rien : vouloir c'est l'acte de la volonté. Mais avant de statuer, continuons. Que dit ou que fait Wittgenstein ? Il ajoute, à cette condition de possibilité du vouloir, une restriction avec l'emploi d'un . seulement dans la mesure où . qui indique le caractère de l'exclusivité. Quoi de plus absurde, que de soutenir l'idée d'un vouloir partiel : on veut ou on ne veut pas. Le vouloir est toujours réussi, on parvient toujours à vouloir, indépendamment du résultat. [...]
[...] Wittgenstein décrit d'abord, le fait de vouloir en montrant que le vouloir est un faire, mais que ce faire n'entre pas dans l'espace de l'expérience. Grâce à la séparation des termes de vouloir et de faire, nous avons le sentiment que Wittgenstein cherche à montrer l'abitraire du découpage entre le vouloir et le faire. En effet, lorsqu'on se représente un acte, quelqu'il soit, on prend toujours soin de distinguer des moments dans la réalisation de celui-ci. D'abord, la cause, action de la volonté pure puis la conséquence, actualisation ou réalisation par le corps. [...]
[...] Or, c'est précisément ce que dénonce Wittgenstein : la conception de la volonté comme un supplément autonome qui vient provoquer l'action ou l'accompagner. Du coup, faire redescendre la volonté de son piedestal, comme le fait Wittgenstein, en l'articulant à un faire, c'est détruire l'illusion d'une île de la volonté située dans l'esprit, mais aussi faire cesser son corollaire : la recherche -pathologique- de preuves. C'est à ce moment précis que Wittgenstein introduit l'argument de la causalité dans le but d'invalider l'idée d'une volonté comme cause psychologique de l'action: Cette pointe est, semble-t-il, le véritable agent, et ce qui advient au niveau phénoménal n'est que la conséquence de ce faire. [...]
[...] Tirons toutes les conséquences d'une telle affirmation. Mais si le faire est indépendant à toute expérience, doit-on dire de nos actions qu'elles sont involontaires ? Agir n'est-il qu'une illusion ? Pourquoi attribuer une telle responsabilité à la volonté ? Quels sont les enjeux d'un cette responsabilisation ? Et enfin, est-ce que la volonté est seulement un concept creux, une notion vague uniquement portée par le mirage d'une distinction entre le corps et l'esprit ? Dans un troisième temps, Wittgenstein va prendre l'exemple de je lève le bras en se demandant si cela relève d'un acte ou pas et montre que nous sommes dans l'impossibilité de savoir si la volonté, en tant que cause psychologique intérieure, est à l'origine de ce phénomène. [...]
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