Analyse niveau Lycée d'un extrait de l'ouvrage de Nicolas Malebranche De la recherche de la vérité s'interrogeant sur la connaissance d'autrui. Une connaissance universelle est-elle possible ? Comment être sûr qu'autrui perçoit la même chose que moi ? La connaissance de soi permet-elle la connaissance d'autrui ?
[...] Tout ce qui est de l'ordre du sensible ne peut se transmettre à la connaissance d'un autre. A la ligne l'auteur affirme que si le corps à une influence sur moi, c'est-à-dire sur ma conscience, je peux seulement établir un jugement erroné d'autrui quand je pars de ma conscience de moi-même. Cependant je me trompe presque toujours l'auteur nuance donc son propos : il est très difficile de connaitre, de définir autrui grâce à ma propre pensée. Il passe ensuite en revue les différents sens : le toucher, la vue, le goût et affirme qu'ils sont propres à chaque individu, et ne peuvent se transmettre à autrui à cause de la subjectivité des hommes dans le domaine du sensible : certaines personnes ne perçoivent pas les choses de la même façon. [...]
[...] CONCLUSION Malebranche se demande dans ce passage de De la Recherche de la vérité si la connaissance des âmes d'autrui est possible. Sa réflexion résulte en un bilan mitigé. Il montre d'abord que l'on peut connaitre autrui comme on se connait soi-même, de manière intérieure, en se comparant à lui. Cependant cela ne peut pas s'étendre à ce qui touche l'extériorité humaine (la sensibilité, corporelle et sentimentale) car la pensée ne se communique pas entre hommes : on ne connait les autres que par conjecture. [...]
[...] Il n'est pourtant pas nécessaire de fonder d'hypothèses sur l'âme d'autrui lorsqu'elles font entrer en jeu des sentiments liés à des affections sensibles. [...]
[...] Les sentiments que nous avons de nous-mêmes sont une connaissance intuitive, nous ne pouvons donc pas nous en servir pour connaitre autrui objectivement. DISUSSION Cependant, les idées de Merleau-Ponty, un philosophe du XXème siècle, sur la connaissance d'autrui, critique la thèse de Malebranche puisqu'il affirme que cette connaissance peut être immédiate. En effet, dans la Phénoménologie de la perception, il soutient que nous avons une connaissance d'autrui par intuition tandis que Malebranche pense que cette connaissance vient par déduction : selon ce dernier, je dois passer par moi pour tenter de connaitre autrui donc je n'ai pas de contact immédiat avec lui. [...]
[...] Pour lui, les hommes, les Anges, les démons sont en fait toutes les créatures de Dieu douées de raison, elles ont les mêmes inclinations c'est-à-dire les mêmes goûts, les mêmes penchants, pour le bonheur. Si la connaissance d'autrui est possible lorsqu'elle porte sur les principes universels, Malebranche note cependant que l'universalité n'a plus cours lorsque s'introduit la participation du corps humain, les sensations, dans les états d'âme des autres hommes. Ainsi, on ne peut juger, évaluer autrui que sur ce qui est purement rationnel. Les principes universels qui se trouvent dans toutes les âmes ne prennent part à aucune expérience sensible. [...]
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