Le racisme devant la science, Michel Leiris (1960), explication de texte, philosophie, satisfactions humaines, comportements de groupe, influence de la culture, besoins vitaux, liberté humaine, impératif moral, existence individuelle
Cet extrait du "Racisme devant la science" de Leiris s'interroge sur la culture. Ici, la culture est entendue au sens de ce qui est appris, transmis, et propre à un groupe d'individus. On pense communément qu'un Homme n'est pas caractérisé d'abord par sa culture, mais par une nature humaine biologiquement déterminée. Ainsi la culture ferait apparaître de nouveaux caractères et de nouveaux comportements dans un groupe… Nous sommes souvent conscients que nos choix sont influencés, par les médias par exemple, mais notre culture nous influence-t-elle tout le temps ? Ne peut-on pas se détacher d'elle ? Selon Leiris, cela est impossible, car "la culture intervient (…) à tous les niveaux de l'existence individuelle", chaque acte étant orienté, dans sa réalisation, par la culture du groupe auquel nous appartenons ou auquel nous nous identifions.
Le principe de la justification de sa thèse est de montrer que "même la satisfaction de [nos] besoins les plus élémentaires" suit certaines règles définies par la culture. Même les besoins considérés comme les plus "naturels", c'est-à-dire ceux qui sont communs à toute l'espèce humaine et plus encore, sont différemment satisfaits selon les sociétés. Leiris va démontrer cette affirmation par trois exemples, d'abord en s'appuyant sur la nutrition, besoin vital à première vue qui n'a en fait plus rien de ce qu'on pourrait qualifier d'animal tant par la nourriture que nous mangeons, que par la façon dont nous le faisons. Puis il montre que la protection que peut rechercher tout animal, dont l'Homme, par le fait de se couvrir, n'est pas la seule préoccupation manifestée par certains groupes.
[...] Mais est-ce réellement le cas pour les autres « besoins élémentaires » que cite Leiris ? La protection est aussi abordée à travers un exemple. Ici on parlera d'une protection aux intempéries, climats trop chauds, trop froids et non d'une défense face à un ennemi. En effet, l'argument de l'auteur porte sur les vêtements qui, selon lui, sont le reflet d'une certaine culture, d'une « coutume » et donc différent d'une société à une autre. Tout d'abord, l'efficacité d'un tel exemple est réelle, car il est presque difficile aujourd'hui de relier l'habillement à un réel besoin, or Leiris fait bien le lien entre vêtements, protection et besoin élémentaire. [...]
[...] Le végétarisme pose donc encore la question de l'intervention de la culture dans la nutrition. En effet, si l'omnivorisme est un régime très ancien, on peut s'interroger sur la manière dont il s'est profondément ancré dans la majorité des cultures puisque la consommation de protéines animales ne constitue pas un besoin vital Cela montre alors la puissance de la culture, de sorte que peu de gens s'interrogent vraiment sur leur nutrition et sont évidemment influencés par la société qui les entoure. [...]
[...] Cette normalisation et acceptation de la norme est-elle juste ? Une personne qui aimera un type de vêtement s'en écartera donc peut être si celui-ci ne correspond pas aux attentes de la société ; mais aime-t-elle réellement ce type de vêtement ou est-elle attirée par lui, car elle veut se démarquer et aller à l'encontre des attentes de la société, auquel cas elle souhaite nier l'emprise de la culture sur elle, qui finalement en a une puisqu'elle la pousse à s'en détacher ? [...]
[...] Philosophie Explication de texte Le racisme devant la science, Michel Leiris Introduction I. Thèse : l'emprise totale de la culture II. L'exemple de la nourriture : instinct ou culture ? III. L'exemple de l'habillement : protection ou norme culturelle ? IV. L'exemple des unions a. interdits sexuels b. [...]
[...] Il apparaît alors évident que les mœurs jouent grandement dans la satisfaction de la faim. « Un Occidental ( ) ne mangera pas de chien » comme un Anglais refusera la cuisse de grenouille proposée par son ami français. Les mœurs sont ici la raison du refus de consommer du chien par exemple, qui est vu comme un animal domestique et suscite plus de compassion que la vache, en Europe de l'Ouest du moins. Mais on peut se demander en quoi la viande de chien, appréciée en Asie, diffère du lapin, ou du cheval qui sont eux aussi largement considérés comme des animaux domestiques seul l'argument historique semble expliquer l'apparition d'une habitude que tout Occidental a et qui influe sur sa considération de l'animal qu'il mange. [...]
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