Emmanuel Kant, paix perpétuelle, souveraineté populaire, souveraineté étatique, république, système politique, liberté de circulation, droit cosmopolitique
Selon Kant, seules les formes de gouvernement au sein desquelles le peuple est détenteur du pouvoir pourront mettre fin à la naturalité de la guerre. De même, tant que certains États seront soumis à d'autres et ne seront pas souverains, les guerres continueront, et ces derniers seront constamment contraints de se préparer économiquement et politiquement au prochain conflit. Le peuple, tout comme les États, doivent pouvoir être libres pour être en paix.
Une nouvelle forme de liberté est nécessaire pour mener à bien le projet de paix perpétuelle de Kant. Il s'agit ici non pas de la souveraineté politique, mais d'une liberté de mouvement, une sorte de droit cosmopolite qui permettrait aux individus de faire partie d'un État universel de l'Humanité, au sein duquel ils ne se sentiraient ennemis nulle part.
[...] Le philosophe argumente : « Aucun traité de paix ne doit valoir comme tel, si on l'a conclu en se réservant tacitement matière à guerre future ». Si après une guerre, la paix n'est envisagée que sur le court terme, elle ne permettra pas une confiance durable entre les États, qui maintiendront leurs armées permanentes, et resteront préparés à une éventuelle attaque. Kant critique notamment la préparation économique des États en cas de conflit : « comme une machine de réaction réciproque des puissances, un système de crédit . [...]
[...] » Lorsqu'un État se trouve en situation de faiblesse vis-à-vis d'un autre, il risque de recevoir des ordres de l'État en position de force, et sa constitution en sera menacée. Hors, qu'un État ne puisse disposer de sa liberté d'autodétermination, et adopte telle ou telle loi par la force, et non par sa volonté, serait en effacer l'essence. Pour mettre fin à cette perte d'identité dont sont victimes les États les moins forts, Kant propose une solution : des États libres et souverains. [...]
[...] D'après l'œuvre de Kant, le droit cosmopolitique est une condition nécessaire à la paix perpétuelle, mais ne doit se limiter qu'à une liberté de circulation. C'est ici que prend sens l'idée d'alliance entre États libres, et non la création d'un État mondial. Si tous les États ne formaient qu'un, le principe de souveraineté ne saurait être respecté. En effet, l'idée d'une unicité du peuple est absurde, elle ne pourrait exister que si les peuples des divers États étaient identiques, avaient la même culture, les mêmes mœurs, la même Histoire ou les mêmes caractéristiques géographiques. [...]
[...] Projet de paix perpétuelle - Emmanuel Kant (1795) - Le projet pacifiste de Kant La souveraineté du peuple et des États pour mettre fin aux guerres Dans un premier temps, selon Kant, seules les formes de gouvernement au sein desquelles le peuple est détenteur du pouvoir pourront mettre fin à la naturalité de la guerre. De même, tant que certains États seront soumis à d'autres et ne seront pas souverains, les guerres continueront, et ces derniers seront constamment contraints de se préparer économiquement et politiquement au prochain conflit. [...]
[...] Alliance entre États souverains Dans son Essai sur la paix perpétuelle, Kant parle d'une fédération des États, d'une association d'États libres. Selon lui, une alliance, bien qu'il ne puisse en garantir l'efficacité, réduirait considérablement les risques de conflits, puisque les États coopéreraient entre eux et seraient ainsi dépendants les uns des autres. Cette alliance et cette interdépendance changeraient les relations entre les États, et formeraient une sorte d'hospitalité universelle, où aucun citoyen étranger ne serait perçu comme un ennemi, rendant ainsi à l'Humanité une liberté de circulation la plus totale. [...]
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