Durkheim, Le problème religieux et la dualité de la nature humaine, religion, perte de la foin, société, nature humaine, chute de l'Empire romain, culture, condition sociale
Dans cet extrait du livre Le problème religieux et la dualité de la nature humaine (1913) d'Emile Durkheim, le fondateur de la sociologie moderne, il est question de la relation entre la religion et le fonctionnement de la société. Durkheim s'est en effet demandé pourquoi la décadence d'un peuple coïncidait avec sa perte de foi religieuse. Il s'interroge donc aussi sur la nécessité et le rôle de la religion.
[...] Annexe - extrait- « On a souvent observé que les peuples qui perdent leur foi religieuse ne tardent pas à tomber en décadence. Nous pouvons maintenant comprendre d'où vient cette remarquable coïncidence. Pour en rendre compte, il n'est pas nécessaire d'imaginer que les dieux se vengent des peuples qui les oublient. Les choses se passent bien plus simplement et bien plus naturellement. Puisque les dieux ne sont que des idéaux collectifs personnifiés, ce dont témoigne tout affaiblissement de la foi, c'est que l'idéal collectif s'affaiblit lui-même ; et il ne peut s'affaiblir que si la vitalité sociale est elle-même atteinte. [...]
[...] Pourtant Durkheim ne s'étend pas, il est catégorique et ne nous donne aucune raisons selon lesquelles le croyant pourrait nier l'action importante de la sociologie dans la religion. La sociologie paraît donc être la nouvelle manière de comprendre le monde comme annoncée au début du texte. Durkheim va maintenant s'attacher à analyser le fonctionnent de la religion en expliquant de quelle manière elle est vraiment utile, puisque selon lui, il faut que cette religion existe pour permettre à la société d'être unis et de se penser dans ses idéaux. [...]
[...] Il constate en effet que : « les peuples qui perdent leur foi religieuse ne tardent pas à tomber en décadence » (l1). Il est question ici de la notion de croyance, c'est à dire de l'engagement d'un ou plusieurs individus au service d'un idéal, et de son rapport avec le fonctionnement et le maintien de la société. Il semble en effet que l'abandon des croyances et pratiques collectives à l'origine d'une religion soit responsable de la déchéance d'un peuple, de son déclin et de sa mort morale et sociale. [...]
[...] De fait, la suite du texte fait écho à ce premier argument en faveur du maintien de la société par la croyance. Durkheim nous dit qu' « il ne suffit pas qu'ils existent (les dieux) [ . ] il faut qu'ils soient crus et crus d'une foi collective »(l12/13). En effet, l'existence réel et physique des dieux importe peu du moment que les gens y adhèrent et ainsi « se pensent ensemble ». L'important ici, est que la société soit structurée par un idéal, par des représentations réelles ou imaginaires. [...]
[...] En effet, il écarte d'abord de son raisonnement la pensée trop surnaturelle selon laquelle les dieux punissent ceux qui les abandonnent, comme l'imaginaient par exemple les romains païens lors de la chute de Rome, et qui semble être toujours ancrée dans les esprits contemporains. L'auteur suggère un état de chose plus simple, plus naturel et implicitement, il dirige le lecteur et lui laisse entrevoir sa problématique. A présent, l'auteur va s'attacher à démontrer que la société a besoin de croyance communes pour exister, en rappelant ce qu'elles sont réellement, et à quelles conditions elles sont efficaces. Dans ce sens, il énonce sa thèse qui, pour être mieux appréhendée, se divise en deux parties complémentaires. [...]
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