Le problème religieux et la dualité de la nature humaine, Durkheim, religion, société, psychologie sociale, nature humaine
Émile Durkheim s'interroge ici sur le lien entre déclin de la religion et décadence des sociétés. Le sociologue analyse la cause profonde de cette concomitance remarquable plutôt que d'y voir une quelconque vengeance divine.
[...] Toutefois, en postulant que cet « état lui-même dépend éminemment de causes sociales », Durkheim reste très vague sur la nature de ces causes. On peut douter qu'il y ait une relation aussi directe et univoque entre conditions sociales et contenu des représentations. D'autres paramètres sont susceptibles d'interagir complexement avec le contexte social pour modeler les croyances, comme des facteurs psychologiques, culturels ou historiques. Par ailleurs, qu'entend exactement Durkheim par le « rôle utile » de la religion ? Utile pour le maintien de quelle norme sociale ? Durkheim semble défendre une vision fonctionnaliste sans envisager les effets ambivalents. [...]
[...] Elle évacue peut-être trop rapidement la complexité des interactions entre ces différents paramètres. Par ailleurs, la fonction attribuée à la croyance interroge sur la conception implicite de la société que le sociologue défend. Néanmoins, ce texte présente le mérite de soulever la question délicate du rôle sociétal de la religion, au-delà des seules explications théologiques. Il invite à poursuivre la réflexion sur les interactions dynamiques entre phénomènes religieux et évolutions sociales, en prenant garde à ne pas systématiser leurs liens de causalité. [...]
[...] La perte de la foi serait alors le symptôme d'un malaise social plus profond minant déjà la vigueur de ce principe unificateur incarné par les dieux. On peut s'interroger sur cette assimilation peut être rapide entre déclin d'une croyance et affaiblissement de "la vitalité sociale". Durkheim semble postuler un lien de causalité direct entre les deux phénomènes sans distinguer leur intrication complexe avec d'autres facteurs politiques ou économiques. II. Divinités et sociétés Il poursuit en expliquant que les dieux ne peuvent remplir leur fonction sociale que si la croyance en eux s'incarne dans les représentations collectives partagées par l'ensemble du groupe. [...]
[...] Le problème religieux et la dualité de la nature humaine - Émile Durkheim (1913) Émile Durkheim s'interroge ici sur le lien entre déclin de la religion et décadence des sociétés. Le sociologue analyse la cause profonde de cette concomitance remarquable plutôt que d'y voir une quelconque vengeance divine. Il défend ici la thèse selon laquelle ce phénomène trouve en réalité son explication dans des facteurs sociologiques liés à l'affaiblissement de l'idéal collectif quand la croyance décline. Pour étayer cette hypothèse, il développera son argumentation en trois parties. [...]
[...] Le sociologue insiste sur le caractère collectif que doit revêtir cette représentation religieuse. La « foi de chacun ne peut être forte que si elle est partagée par tous ». Il souligne ici l'importance du facteur social et de l'adhésion commune à des croyances fédératrices. On peut s'interroger sur ce qui fait qu'une représentation est « efficace » selon Durkheim. Sur quels critères juger qu'une croyance religieuse est « partagée par tous » de manière suffisamment « énergique » ? Quelle est la part de subjectivité dans cette appréciation ? III. [...]
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