Problemata, Aristote, mouvements créatifs, modèles philosophiques, mélancolie, littérature, auteur, Commentaire d'oeuvre, oeuvre, personnalité profonde, philosophie classique, thèmes aristotéliciens, citation, signification culturelle
[...] Pourquoi tous les hommes qui furent exceptionnels en philosophie, en politique, en poésie ou dans les arts étaient-ils manifestement mélancoliques, et quelques-uns au point d'être pris des accès causés par la bile noire, comme il est dit d'Héraclès dans les [mythes] héroïques ? [...] Et parmi les héros, nombre d'autres semblent être affectés pareillement ; chez ceux d'une époque plus récente, Empédocle, Platon et Socrate et une foule d'autres illustres ; et presque tout le monde en pays de poésie. [..] Pour le dire en un mot, ils sont tous tels par nature, comme on l'a déjà exposé.
Aristote explique la mélancolie de l'esprit brillant et de l'exceptionnalité des grands hommes de la littérature, de la politique, de la philosophie et des arts - la mélancolie étant le tempérament des hommes de génie, proches de la folie. Le modèle de mélancolie, qui abrite une multitude de phénomènes complexes et qui n'est pas très cohérent dans son ensemble, a servi pendant des siècles de fond et même de modèle explicatif à la créativité et à ses éléments sombres ou douloureux. En effet, u tournant du 19? siècle et avec l'essor de la psychiatrie moderne, la mélancolie s'est retirée de ce vaste enracinement culturel et est devenue un syndrome pathologique caractérisé par le manque de créativité et le manque de direction envers le monde. Avec l'intervention de Freud, dans son essai Mourning and Melancholia publié en 1915, mélancolie et dépression clinique sont devenues intimement liées. En même temps, le modèle de mélancolie a perdu sa signification culturelle en tant que cadre explicatif dans lequel la créativité ou les dons artistiques peuvent être explicités ou intelligibles.
[...] Dès lors, ces fluctuations influencent le tempérament du mélancolique. Beaucoup de bile noire et froide rend une personne «terne et stupide», selon le philosophe, tandis que les personnes avec une bile noire très chaude «sont exaltées et brillantes ou érotiques ou se déplacent facilement vers la colère et le désir" selon l'auteur. Toutefois, il est remarqué qu'entre ces deux types de mélancoliques - le réfrigéré et le surchauffé - un troisième type puisse naitre d'une température issue de ces dimensions. [...]
[...] Dès lors, et à la lecture de la citation du philosophe grec, dans quelle mesure les mouvements créatifs peuvent être abordés au prisme d'une cristallisation des modèles philosophiques de mélancolie ? Afin de rendre compte des notions et arguments proposés par l'auteur, nous verrons dans un premier temps dans mesures Aristote entreprend de poser des conditions comme idées tributaires au statut de "génie" puis dans second temps dans quelle mesure le caractère mélancolique alimente ce "génie". I. Les conditions d'un talent selon Aristote A. [...]
[...] Aristote explique la mélancolie de l'esprit brillant et de l'exceptionnalité des grands hommes de la littérature, de la politique, de la philosophie et des arts - la mélancolie étant le tempérament des hommes de génie, proches de la folie. Le modèle de mélancolie, qui abrite une multitude de phénomènes complexes et qui n'est pas très cohérent dans son ensemble, a servi pendant des siècles de fond et même de modèle explicatif à la créativité et à ses éléments sombres ou douloureux. [...]
[...] Cependant, ces échecs forment également un revers au sens où le mélancolique réalise également des œuvres remarquables et excellentes au sein des domaines des arts, de la philosophie, de la politique ou de la poésie. Dès lors, «perittos» fait également référence au génie et à la créativité ainsi qu'au travail inspiré. L'être humain «perittos» échappe à la norme, il ne suit pas les lois et les règles humaines normales pour un comportement sain et rationnel, mais c'est précisément intimement lié à son génie et aux résultats remarquables de ses activités. [...]
[...] A ce sens, les mots d'Edgard Allan Poe dans The Philosophy of Composition rendent compte de cette perception : [ . ] From this epoch the lover no longer jests- no longer sees anything even of the fantastic in the Raven's demeanour. He speaks of him as a "grim, ungainly, ghastly, gaunt, and ominous bird of yore," and feels the "fiery eyes" burning into his "bosom's core." This revolution of thought, or fancy, on the lover's part, is intended to induce a similar one on the part of the reader- to bring the mind into a proper frame for the denouement- which is now brought about as rapidly and as directly as possible. [...]
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