Hegel nous invite, en l'occurrence à réfléchir sur l'état qui convient le mieux à l'humanité. En effet, l'état de nature permet-il réellement à l'homme de réaliser son humanité ? Force est de constater que dans un tel état, l'homme qui n'a guère la possibilité d'actualiser "son vouloir raisonnable", en reste au stade de l'animal. Certes, "on décrit souvent l'état de nature comme un état parfait de l'homme" : "On décrit... méchanceté". Pour autant, "cet état est bien plutôt celui où règnent la violence et l'injustice" : "D'autre part... différence". C'est précisément pour cette raison qu'il est nécessaire pour l'homme d'y échapper pour "un autre état" dans lequel vouloir et raison prédomineront : "Sans doute... raisonnable" (...)
[...] L'histoire, en ce sens, n'est pas seulement pleine de bruits et de fureur comme le souligne Shakespeare dans Macbeth. Elle témoigne également de ce vouloir raisonnable que peuvent incarner les hommes lorsqu'ils comprennent les pouvoirs de leur raison et de leur volonté. A l'instar de Kant au 18ème siècle, nous pourrions même ajouter que les hommes sont capables d' agir par pure bonne volonté lorsqu'ils sont capables d'agir par devoir et non plus simplement conformément au devoir En tout état de cause, c'est parce que les hommes ont su vaincre leurs passions, grâce à leur raison, qu'ils sont passés de l'état de nature à l'état de culture, de la force au droit, de l'indépendance naturelle à la liberté politique et morale. [...]
[...] III/ La nécessité pour l'homme d'échapper à l'état de nature * L'homme naturel, un être dans lequel l'élément naturel prime : certes la raison appartient aussi à l'état de nature mais cette raison n'est jamais qu'en puissance en l'homme : c'est une potentialité qui n'a pas les moyens de se développer. En fait, Hegel rejoint ici les analyses rousseauistes. Si l'homme sauvage n'est soumis à aucune norme ou règle sociale, s'il semble être libre; en réalité, il ne l'est pas. En effet, soumis à ses instincts, il ne connait ni le choix, ni la responsabilité. Dès lors, que serait-il d'autre qu'un simple animal? [...]
[...] Il va de soi que personne n'est arrivé à remonter à cet homme naturel. Il se peut même qu'il n'ait jamais existé. Mais, peu importe, il n'en est pas moins concevable et ce concept d'homme naturel ou vivant à l'état de nature est indispensable à toute spéculation sur l'homme. * L'état de nature comme état parfais de l'homme : l'homme naturel vivrait dans une sorte d'état paradisiaque, heureux car ses désirs ne dépasseraient pas ses besoins. Comme le supposera Rousseau dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, l'homme sauvage serait un animal stupide et borné : sa raison ou sa conscience n'étant pas encore développée, il ne peut donc éprouver cette conscience qu'il lui manque sans cesse quelque chose. [...]
[...] En ce sens, parler de droit du plus fort est un non sens total : la force est tout sauf un droit, lequel a pour vertu essentielle de corriger les inégalités qui existent de fait entre les hommes. * La fin justifie les moyens : Hegel transpose dans l'état de nature des qualités que Machiavel recommandait au prince pour maintenir la paix au sein de son Etat, c'est-à- dire d'avoir pour précepteur une demi-bête et un demi-homme être renard pour connaitre les filets et lion pour effrayer les loups Le Prince. En effet, si le lion symbolise la puissance physique ou militaire, en un mot la violence le renard quant à lui symbolise la ruse et l'intelligence. [...]
[...] Principes de la philosophie du droit, Hegel Texte étudié : L'état de nature est l'état de rudesse, de violence et d'injustice. Il faut que les hommes sortent de cet état pour constituer une société qui soit État, car c'est là seulement que la relation de droit possède une effective réalité. Éclaircissement. On décrit souvent l'état de nature comme un état parfait de l'homme, en ce qui concerne, tant le bonheur que la bonté morale. Il faut d'abord noter que l'innocence est dépourvue, comme telle, de toute valeur morale, dans la mesure où elle est ignorance du mal et tient à l'absence des besoins d'où peut naître la méchanceté. [...]
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