Commentaire, Machiavel, prince
Nicolas Machiavel était un penseur italien de la Renaissance. Conseiller des princes de Florence, il travaille notamment auprès de Laurent II de Médicis. Ses réflexions s'orientent vers le domaine politique. En effet, il déplore l'état de son pays divisé en principautés rivales. C'est pourquoi il prône un Etat fort, comme on peut le voir dans son ouvrage le plus célèbre : Le Prince.
[...] Or, si le Prince est agité par de sanglants desseins, il perd l'amour de son peuple car il ne lui assure plus un environnement bienveillant. Il devient seulement un dirigeant cruel, sans aucune pitié et n'a plus rien à voir avec le dirigeant puissant et bien intentionné qu'admire Machiavel. Le Prince doit donc être capable de créer un équilibre entre cruauté et pitié pour conserver sa place au pouvoir. Cependant, l'Etat fort décrit par Machiavel est il véritablement le plus favorable au bien-être du peuple ? N'est-il pas dangereux et injuste ? [...]
[...] Enfin, l'Etat fort est injuste. La tête du lieutenant de Borgia est certes offerte au peuple pour susciter amour et crainte. Cependant, le lieutenant avait mis la ville à feux et à sangs sous ordres de Borgia, et son assassinat par Borgia lui-même apparait comme profondément injuste. L'Etat fort prôné par Machiavel s'affiche donc comme un Etat qui maintient certes la paix mais qui met à l'écart la morale, la liberté et la justice, valeurs fondamentales de la société humaine. [...]
[...] Selon lui, les hommes agissent pour l'intérêt de tous, c'est-à-dire pour la somme des intérêts personnels mais pas pour la volonté générale, qui est celle de tout le peuple qui ne considère pas ses intérêts propres. En outre, l'un des dangers de la démocratie est l'indifférence du peuple. En effet, on peut craindre qu'une minorité seulement prennent des décisions au travers d'instance qui sont réservés à la prise de position de la majorité. Finalement, Nicolas Machiavel propose une vision particulière de la politique . [...]
[...] Pour lui, César Borgia est un excellent Prince qui fait preuve de pitié. En effet, malgré sa cruauté, sa violence et ses crimes, il fait tout son possible pour instaurer l'ordre et la paix. Ainsi, Machiavel admire ce Borgia dont le seul but semble être la paix. Peu lui importe les moyens mis en œuvre, pour Machiavel Borgia est un dirigeant bienveillant car il opère pour la paix. De plus, Machiavel cherche à montrer que le rejet de la cruauté par le Prince peut avoir de biens graves conséquences. [...]
[...] Les valeurs morales et la politique sont alors deux domaines totalement étrangers. César Borgia est donc un bien meilleur Prince que le peuple florentin car il instaure la paix en Romagne tandis que la ville de Pistoïa est détruite, peu importe que Borgia fut cruel et que les Florentins restèrent non-violents. Néanmoins, on ne peut pas renier la morale, la liberté et les droits de l'Homme qui lui confère sa dignité. L'Etat de droit semble alors être une meilleure alternative car il favorise la justice et les libertés afin de faire de l'Homme un être raisonnable est réfléchi. [...]
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