Dans les Méditations métaphysiques, Descartes cherche à reconstruire par lui-même tout l'édifice de la connaissance. Dans le texte que nous allons étudier, le philosophe utilise la méthode du doute hyperbolique afin de remettre en cause toutes nos certitudes et de trouver un sol stable qui lui résiste et à partir duquel on pourra chercher la vérité.
Le problème est que cette démarche nous mène à la question de notre propre existence : « Moi donc à tout le moins ne suis-je pas quelque chose ? » Que suis-je ? Le doute cartésien conduit à remettre en cause le sensible et dans ce qu'il a de plus proche de nous : notre corps, et les informations qu'il nous donne sur les objets qui nous entourent.
Y a-t-il quelque chose qui résiste au doute le plus extrême ?
[...] La conscience peut être passivement conscience de quelque chose et même en souffrir. Par exemple, dans le cas d'un amour compliqué, des pensées de haine et d'amour se mélangeant, nous sommes déchirés entre deux sentiments contradictoires. Comment un même sujet, un même Je peut-il penser une chose et son contraire. Face à cette contradiction, Nietzsche soutient dans Par delà bien et mal que nous raisonnons d'après la routine grammaticale La grammaire induit la croyance en l'existence d'un équivalent réel des fonctions de la langue. [...]
[...] Le cogito, la certitude de mon existence. Toutefois, le Je du cogito n'est pas moi en tant qu'individu, ce n'est pas une existence psychologique particulière au sens il prouve mon identité sociale, ma personnalité. Chez Descartes, le Je se réfère, non pas à l'homme que les autres peuvent voir, ou connaître. La conscience de Descartes, ce n'est pas l'individu que nous connaissons, qui a une fonction sociale, mais une réalité qui ne peut être connue qu'à travers une connaissance particulière, qui consiste à entrer en soi-même. [...]
[...] Moi donc à tout le moins ne suis-je pas quelque chose ? Mais j'ai déjà nié que j'eusse aucun sens ni aucun corps. J'hésite néanmoins, car que s'ensuit-il de là ? Suis- je tellement dépendant du corps et des sens que je ne puisse être sans eux ? Mais je me suis persuadé qu'il n'y avait rien du tout dans le monde, qu'il n'y avait aucun ciel, aucune terre, aucun esprit, ni aucuns corps; ne me suis-je donc pas aussi persuadé que je n'étais point ? [...]
[...] Le scepticisme est donc alors battu sur son propre terrain : il est impossible de douter de tout : il ne saurait jamais faire que je ne sois rien tant que je penserai être quelque chose affirme Descartes. Même si je pense que tout est faux, il est incontestable que je pense cette fausseté et donc que je suis en train de penser. Le doute doit bien s'arrêter quelque part, car si toutes mes pensées ne sont que des illusions, il y a nécessairement un sujet de l'illusion, quelque chose qui est illusionné. [...]
[...] Explication Dans le texte qui nous intéresse, Descartes pratique un doute radical, ou hyperbolique, c'est-à-dire excessif, afin de voir s'il y a un élément qui y résiste et à partir duquel on pourra chercher la vérité. La règle du doute est de considérer comme faux ce qui est vraisemblable ou probable. Là où on pourra trouver, même de façon exagérée, une raison de douter, il faudra rejeter ce qui était admis. C'est à ce prix que l'on pourra atteindre une vérité indubitable. Mais que sais-je s'il n'y a point quelque autre choses différente de celles que je viens de juger incertaines, de laquelle on ne puisse avoir le moindre doute écrit le philosophe. [...]
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