Corrigé de commentaire de texte portant sur Le point de départ de la philosophie d'Epictète. Il contient également des références aux Entretiens.
[...] Quant à la défiance, elle se propose ici comme un remède à la crédulité et à l'illusion. Mais, comme le montre le deuxième paragraphe, cela ne concerne pas seulement les opinions des autres, bien plutôt, et c'est le plus difficile, il s'agit de se déprendre de ses propres opinions. Il ne s'agit pas de contester les opinions des autres, mais de refuser ce mode de pensée la simple opinion et dont d'abord de refuser mes propres opinions. Le philosophe ne peut donc pas se contenter de l'opinion, il lui faut chercher les raisons de l'opinion, c'est-à-dire dépasser la simple affirmation de l'opinion pour entreprendre une discussion et une argumentation, visant à la prouver, si elle est vraie, à la réfuter si elle est fausse. [...]
[...] Il faut donc que le philosophe adopte une double attitude vis-à-vis de l'opinion : condamnation de la simple opinion en tant que le contenu qu'elles affirment peut être indifféremment vrai ou faux. Cette double attitude vis-à-vis de l'opinion s'explique par le fait qu'il y a deux choses à considérer dans une opinion. Du point de vue de son contenu l'opinion est d'abord une affirmation, et en ce sens, toute proposition (énonciation susceptible d'être vraie ou fausse) est une opinion. Mais du point de vue du type de connaissance qu'elle renferme, l'opinion se distingue de savoir parce qu'elle est une proposition séparée, sans cause ni justification. [...]
[...] Il affirme ainsi que l'opinion de chacun n'est pas suffisante pour déterminer la vérité Il affirme donc à la fois que l'opinion est un point de départ, mais qu'il n'est pas suffisant, qu'il doit être dépassé et qu'il faut chercher un autre critère de vérité que l'adhésion subjective que contient l'opinion. (Méthode) : Epictète commence par exposer la logique des étapes de cette recherche de la vérité, puis sous la forme d'interrogations dialectiques, il justifie la nécessité de ces premières étapes. (Enjeux) : L'intérêt de ce texte est d'abord d'offrir une analyse du concept d'opinion comme simple croyance. Elle ne tire sa force que d'un sentiment subjectif de certitude. [...]
[...] En effet, l'insistance est mise ici sur le double aspect théorique et pratique de la raison. Ceci est marqué en particulier par l'usage de l'adjectif juste pour qualifier l'objet de cette recherche, car ce mot renvoie à la fois à la justesse théorique et à la justice pratique. Ceci est aussi souligné par l'analogie avec la balance, symbole de la justice, parce que signe d'équité, enfin, par l'usage du mot droit qui est aussi le qualificatif d'une conduite honnête. Il est alors possible de comprendre que la conception de la philosophie qui est ici impliquée, n'est pas seulement une certaine forme de réflexion générale et abstraite, mais un chemin unique qui conduit à la sagesse (connaissance à la fois théorique et pratique). [...]
[...] C'est ce à quoi fait référence la fin du texte qui distingue entre les Egyptiens et les Syriens entre moi et tel autre Mais cette conscience peut être comprise comme un simple fait ou bien elle peut aussi être aiguë et attentive, en ce sens non seulement l'objet de la pensée s'impose à moi, mais je l'isole et je l'identifie, ce qui implique aussi que je sépare cette objet de moi, et que je le pose comme un objet d'étonnement et d'investigation. En ce dernier sens, cette prise de conscience active et contingente (elle peut ne pas se produire). Ce qui distingue donc la conscience philosophique de la conscience naïve, c'est qu'elle ne s'arrête pas à cette conscience passive, mais qu'elle interroge le fait, s'en étonne et en recherche l'explication. [...]
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