Qui a donc un jour rêvé de vivre malheureux ? Sans doute quelques artistes incompris, parmi lesquels Charles Baudelaire peut se retrouver, qui semblaient préférer souffrir qu'avoir des regrets. Mais ce ne sont que des exceptions. Cependant, bien que cette perfection et ce bonheur soient un idéal pour tous, est-il envisageable et souhaitable de vivre dans un bonheur complet, infini ?
[...] Il est clair que la réponse sera négative et je pense, pour ma part, qu'elle le sera aussi lorsqu'on me demandera de trouver la perfection. Il y a effectivement toujours quelque chose à modifier, à améliorer. Vivre dans un bonheur complet signifierait théologiquement vivre au Paradis, ce qui jusqu'à présent ne s'est pas encore révélé possible. Il semblerait que Baudelaire veuille limiter la vie d'un être humain à son pauvre moi à sa petite personne ce qui peut être interprété comme un sentiment d'égoïsme, de renfermement, d'introspection. [...]
[...] "Les poètes, les artistes et toute la race humaine seraient bien malheureux si l'idéal, cette absurdité, cette impossibilité était trouvée", Charles Baudelaire N'est-il pas étonnant de se retrouver face à une citation aussi pessimiste compte tenu de la pensée et du caractère de cet auteur du XIXe siècle ? Le bonheur et la perfection seraient-ils tous deux un but, une motivation, un piment dans notre existence ? Est-il imaginable de continuer à vivre dans un idéal atteint ? Pour Baudelaire, il est évident que non. [...]
[...] Nous avons tous un but, un objectif, qui risquerait de disparaître si l'on optait pour une vie parfaite. Notre ligne brisée risquerait d'entraîner cet esprit actuel de mise en commun à une optique de vie limitée à notre propre personne. Nous ne pourrons donc rien faire de notre pauvre moi il n'y aurait donc plus de mise en commun, d'échange, de dialogue. Avant de parler de la race humaine, Baudelaire se réfère à l'artiste et au poète. Ces derniers seraient-ils une sorte de passerelle d'intermédiaire dans le but de faire passer des messages au commun des mortels par l'intermédiaire de leurs œuvres ? [...]
[...] L'imperfection s'attaque donc aussi à ces derniers. N'importe quelle œuvre reste donc à jamais inachevée. Après maintes réflexions, il me semble correct d'affirmer que la perfection, quel que soit le domaine, n'existe tout simplement pas. Tout reste donc à améliorer. Cependant, vivre une vie dans l'optique de trouver cet idéal me semble, tout comme à Baudelaire, un projet voué à l'échec. Il faut donc apprendre à se contenter de ce que l'on sans bien évidemment se satisfaire de la médiocrité et dans une satisfaction minimale. [...]
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