Pour Platon, la quête de la félicité n'a pas d'autre fin que la connaissance du Bien. Le Philèbe se donne ainsi pour but de rechercher la vie bonne à travers des analyses du plaisir et de la réflexion.
La vie mélangée : En fait, ni l'un ni l'autre ne peuvent se suffire à eux-mêmes et seule la vie « mélangée » convient aux hommes pour Platon : le dialogue se donne alors pour but de mélanger les deux concurrents (plaisir et réflexion). En effet, ni le plaisir ni la réflexion ne sont totalement bons : soit parce que l'un des deux termes a besoin de l'autre pour s'accomplir, soit parce que les deux termes sont des genres dans lesquels tous les éléments ne sont pas bons. Platon défend la thèse selon laquelle la réflexion l'emporte en bonté sur le plaisir, mais il tente aussi de sauver le plaisir et montrer en quoi il est bon.
L'un et le multiple : Le plaisir comme la réflexion sont à la fois uns et multiples : ce sont des mots qui désignent chacun une pluralité de phénomènes. Mais on confond souvent l'un et le multiple : ex : si l'on considère le plaisir en négligeant la diversité des plaisirs ou si on énumère les propriétés d'un objet en négligeant son unité. Chez les milésiens, éléates, atomistes ou dans les fragments d'Héraclite, l'un et le multiple ont servi à nommer la plupart des difficultés relatives à la connaissance de toutes choses : comment une multiplicité de réalités changeantes pouvait former une unité totale, comment d'une unité ou d'un principe avait pu procéder la multiplicité factuelle...
Protarque concède que les espèces de plaisir sont multiples, mais cette diversité ne lui paraît pas compromettre l'unité épistémologique du genre. Il concède qu'une même chose sensible change et diffère dans le temps et peut ainsi être perçue et qualifiée en des termes contraires selon qu'on la compare à telle ou telle autre => la multiplicité phénoménale ne peut être réduite qu'à la condition d'être rapportée à des réalités soustraites au changement et à la multiplicité. Le Philèbe procède ainsi d'une analyse du plaisir.
Pour Protarque, les choses sensibles changent et ne sont jamais identiques à elles-mêmes selon comment on les perçoit et par rapport à telle ou telle autre. Dans le cas du plaisir il faut soit définir l'unité véritable à laquelle participent tous les plaisirs, soit dénombrer et désigner chacune des unités si le plaisir rassemble des espèces hétérogènes (...)
[...] La réflexion (au troisième rang) et le plaisir (au cinquième s'il est pur) n'occupent que des rangs secondaires car ni l'un ni l'autre ne sont le bien lui-même et séparés, ne peuvent rendre une vie bonne. Le classement confirme certes la supériorité de la réflexion sur le plaisir, mais il le fait au nom du critère commun de la mesure et de son extension. Si la réflexion est privilégiée, c'est parce qu'elle est plus à même que le plaisir de permettre à un vivant de connaître la mesure et de s'y ordonner davantage. [...]
[...] De ce point de vue, il est clair que tous les plaisirs sont psychiques, c'est simplement l'origine de certains d'entre eux, issus d'une impression corporelle, qui fait qu'ils méritent le nom de plaisir relatif au corps L'argument platonicien, à la différence de celui antihédoniste, défend donc l'existence des plaisirs en tant que jugements relatifs à une affection réellement existante du corps ou de l'âme. Que ces jugements puissent être faux n'enlève rien à la réalité de la sensation. Si les faux plaisirs sont mauvais, c'est parce qu'ils procèdent d'un jugement erroné sur le compte de la restauration de la nature propre : c'est parce qu'ils sont faux que certains plaisirs sont mauvais. [...]
[...] Le Philèbe, Platon Pour Platon, la quête de la félicité n'a pas d'autre fin que la connaissance du Bien. Le Philèbe se donne ainsi pour but de rechercher la vie bonne à travers des analyses du plaisir et de la réflexion. La vie mélangée : En fait, ni l'un ni l'autre ne peuvent se suffire à eux- mêmes et seule la vie mélangée convient aux hommes pour Platon : le dialogue se donne alors pour but de mélanger les deux concurrents (plaisir et réflexion). [...]
[...] Les choses limitées sont au contraire les objets qui possèdent une quantité déterminée susceptible d'être mesurée. Le plaisir, puisqu'il est susceptible du plus ou du moins , devrait être rangé dans le genre de l'illimité et l'intellect (la réflexion) dans le genre de la limite ou de la cause, qui introduit de la limite dans l'illimité en mesurant et harmonisant ce qui est susceptible de variations quantitatives. Ainsi, la vie mélangée qu'est la vie bonne devra consister en une limitation des plaisirs par l'intellect, qui doit rendre commensurable les différents plaisirs afin d'en écarter de trop grands ou trop intenses et d'en admettre de plus mesurés. [...]
[...] Ils supposent que l'âme éprouve d'abord un manque physiologique puis le désir de la jouissance de sa satisfaction. Pour résumer, l'âme se prononce sur les impressions sensibles qu'elle perçoit (sensation), sauvegarde le souvenir de ce jugement (mémoire) et souhaite retrouver l'état qui l'a suscitée (désir). Les faux plaisirs : Pour Socrate, de même que l'on peut se tromper en ayant une opinion, de même on peut se tromper en éprouvant du plaisir (et donc en éprouver un faux Nous croyons ainsi jouir d'un plaisir alors que nous ne jouissons pas d'un vrai plaisir, nous souffrons. [...]
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