Fiche de lecture du dialogue Ménon de Platon.
[...] La vertu s'enseigne-t-elle ? Qu'est-ce que la vertu ? Comment définir l'essence d'une chose ? Comment chercher ce qu'on ignore ? On recherche ce qu'on connaît déjà, c'est la théorie de la réminiscence Episode de l'interrogation de l'esclave Hypothèse de réponse La vertu s'enseigne La vertu est-elle une science ? La vertu est une sagesse La vertu n'est pas un don naturel Mais y a-t-il des maîtres de vertu ? Les sophistes ? Les grands hommes ? La vertu ne peut s'enseigner Conclusion : la vertu est une opinion droite B La composition de la scène de l'interrogation de l'esclave Dans ce célèbre passage, Platon suit une structure en abîme, appuyée sur le regard - Platon s'adresse au lecteur, Socrate s'adresse à Ménon - Le lecteur observe Ménon qui observe l'esclave qui regarde la figure géométrique - Platon nous montre Socrate qui montre l'esclave auquel il montre une figure géométrique II La Recherche A L'essence La première moitié du dialogue traite des difficultés dans la recherche d'un savoir. [...]
[...] Un débat s'engage alors sur les valeurs respectives de la science et de l'opinion droite. Pour Ménon, la science atteint toujours son but, alors que l'opinion droite l'atteint parfois seulement. Pour Socrate, ce n'est pas l'efficacité qui constitue le critère principal, mais il faut envisager la stabilité du savoir : l'opinion vraie n'est pas attachée dans l'âme humaine, elle s'en échappe et disparaît très vite, alors que la science est attachée dans l'âme et y demeure. Par quoi est-elle attachée ? [...]
[...] Ce dialogue est aporétique, c'est-à-dire qu'il ne débouche pas sur une réponse précise à la question posée vertu s'enseigne t-elle mais il n'est pas pour autant un échec, ce dialogue est très riche sur les thèmes de la méthode et du savoir. Le terme de vertu ne doit pas être entendu au sens actuel de la bonne conduite, mais au sens grec : la vertu, c'est le pouvoir de remplir au mieux la tâche à laquelle on est assigné. Le mot virtus, en latin, signifie la bravoure, la force, la puissance. [...]
[...] Pour entamer une recherche, il faut définir son objet : qu'est- ce que la vertu ? Définir, c'est exposer l'essence de ce qu'on définit. Le dialogue commence dont par une analyse de l'essence. Dire l'essence de la vertu, ce n'est pas énumérer une liste de vertus. Contrairement à la multiplicité des exemples (la vertu de l'homme, la vertu de la femme ; la vertu de l'enfant, etc.), à la variété des apparences sensibles, l'essence de la vertu est ce qui fait que toutes les vertus ont une même et unique forme. [...]
[...] Mais selon Anytos, les sophistes sont des corrupteurs de la jeunesse. Ils sont dangereux et il faut absolument s'en protéger. Socrate demande alors à Anytos de justifier son jugement : s'il y a tromperie, les sophistes ont- ils sciemment trompé les jeunes, ou l'ont-ils fait par ignorance. Anytos lui-même juge les sophistes sans les fréquenter : peut-il juger alors qu'il ne les connaît pas ? Peut-il juger sur les apparences, sur la seule opinion ? Socrate cherche d'autres maîtres de vertu. [...]
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