Ils'agit d'un extrait issu du tome I de la Philosophie de la volonté de Paul Ricœur. Dans cet extrait il est question de la certitude du devoir mourir.
Ricœur s'applique à mettre en évidence dans un premier temps la relation qu'entretien cette certitude du devoir mourir avec les expériences subjectives de la vie quotidienne. Puis dans un second temps il explicite et analyse de la même manière la relation que cette dernière entretient avec l'expérience de ma contingence. Il montre ainsi que ces deux relations se constituent dans un processus de contamination. Processus qui semble conduire à des confusions que Ricœur va s'attacher à mettre en évidence et à corriger.
Cet extrait s'ouvre sur l'idée d'un événement qui se produit, événement que Ricœur s'attache à expliquer.
[...] La mort n'est pas moi comme la vie, elle n'est pas concrète comme le sont la vieillesse, la souffrance ou encore la contingence. On ne l'éprouve pas. Ce qui fait qu'elle reste une étrangère.Il n'est pas possible selon Ricœur de l'assimiler totalement à son intimité. Dans cet extrait Ricœura donc mis en évidence le fait que la certitude du devoir mourir éclaire mes expériences, qu'elles soient de simples expériences subjectives ou celle de ma contingence, mais il explique que fondamentalement la pensée de la mort reste une pensée et par là même reste toujours une étrangère, c'est-à-dire qu'elle n'est jamais totalement assumée ni adoptée. [...]
[...] La pensée dont il est ici question est celle de la certitude de la mort. Et c'est cette pensée qui se mêle aux expériences subjectives de la vie quotidienne. Ricœur veut ici mettre en lumière un processus, processus qui consiste en une contamination des expériences purement subjectives par une pensée qui est celle de la certitude de la mort. Cette pensée contamine les expériences de telle sorte qu'elles semblent toutes anticiper, sous la forme de ce que Ricœur nomme une quasi- expérience cet événement du mourir. [...]
[...] Intuition qui lui a fait dire que chacun porte et nourrit en soi sa future mort, une mort unique, à sa mesure, une mort à son image. Intuition qui va dans le sens de cette l'idée d'une mort personnelle, intime, liée à la subjectivité, et qui a émergé lors de l'appropriation de la mort. Mais Ricœur va à l'encontre de cette conception postuler l'existence d'une faille qu'il qualifie de discrète. Faille qui, selon lui, maintient la séparation de la pensée de la mort et de la conscience de la contingence et qui vient donc remédier à cette confusion dont il a fait état. [...]
[...] Mais surtout elle les éclaire comme un savoir et non comme une expérience, ce qui constitue une différence fondamentale. Pour Ricœur la certitude de la mort reflète un savoir et non une expérience. Ricœur met donc en avant le fait que cette impression est fausse et infondée, qu'elle n'est qu'une illusion. Ricœur explique alors,dans un second temps, qu'un mélange semblable à lieu entre la certitude de la mort et l'expérience confuse de ma contingence. De la même manière la certitude de ma mort vient se fondre à cette expérience de ma contingence. [...]
[...] Ainsi comprenons que par la certitude de la mort toutes les expériences confuses de ma contingence vont revêtir cette symbolique de la mort. Ces traits négatifs fondamentaux de ma condition de vivant n'auraient pas nécessairement, sans cette certitude de la mort, revêtu cette symbolique, c'est-à-dire qu'ils ne renverraient pas à la mort et donc par là même à cette idée d'un être qui n'est pas par soi. A partir de là Ricœur explique que l'angoisse de me sentir non nécessaire apparait, alertée par la nouvelle de ma future mort. [...]
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