Hegel, philosophie de l'esprit, conscience, subjectivité, langage
Dans ce texte extrait de sa Philosophie de l'esprit (1895), Hegel montre que le mot rend la pensée haute et vraie. Il prouve d'abord que le langage permet une pensée à la fois personnelle et objective et met ensuite en évidence le fait qu'une pensée ne pouvant être exprimée est forcément obscure, et enfin que le mot permet d'accéder à l'essence des choses.
[...] Et encore le sujet peut-il alors décrire la sensation que lui procure la connaissance de l'existence de l'idée. Ainsi une idée définitivement inexprimable est sans intérêt et peut être considérée comme inexistante puisqu'elle ne s'applique à rien et ne peut être utilisée dans une réflexion. Plus intéressant est donc le cas, mentionné immédiatement après par Hegel, de "pensée à l'état de fermentation", c'est-à-dire préfigurant une pensée exprimable. Dans ce cas, même si le sujet ne réussit pas à l'exprimer, son caractère exprimable peut suffire à la rendre maniable par le sujet, ceci en fonction de l'abstraction et de la nouveauté de l'idée. [...]
[...] De plus, la communication est le lien qui unit subjectivité et objectivité : l'idée est élaborée subjectivement par le sujet, connaît une phase d'existence objective lors de sa communication, et enfin est perçue subjectivement par l'interlocuteur par la voix ou l'écriture. La phrase "contient aussi le caractère de l'activité interne la plus haute", correspond à la pensée vraie afin de la rendre réelle et de la développer sans la dénaturer. Le langage est caractéristique de l'homme, ce qui renforce encore l'affirmation précédente. [...]
[...] Ainsi s'établit une hiérarchie de langages et donc de pensées : tout d'abord, la pensée confuse, existant déjà sous forme d'ébauche chez l'animal, totalement subjective ; ensuite, le langage vulgaire, déjà plus objectif, étudié par Hegel, qui réunit objectivité et subjectivité mais d'une manière un peu commune, puis le langage totalement universel et objectif des logiciens, qui ne laisse aucune part de subjectivité, mais ignore le temps, la causalité, la modalité, et aussi les sentiments, passions voire l'humanité. Donc Hegel répond clairement par la négative à la question : est-il possible de penser raisonnablement sans langage? Le langage est le mode d'accès obligé des idées à l'objectivité, et leur donne plus grande valeur. Ainsi Hegel apporte une contribution importante à un débat qui ne cesse cependant de prendre de l'ampleur. [...]
[...] "Ainsi le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie." Après avoir montré que les pensées ineffables sont obscures, donc que les pensées véritables sont exprimables, Hegel pose le problème des idées mal exprimables qu'il classe à part. En effet, un langage suffisamment riche peut toujours décrire une idée, au moins partiellement. Si donc un "flux de mots" ne parvient pas à rendre la pensée, c'est, en dehors du cas où le sujet ne sait pas manier le langage ou n'a pas les capacités intellectuelles nécessaires au maniement de l'idée, que cette dernière ne peut pas être rendue par lui, et donc ne peut pas avoir d'existence. [...]
[...] Philosophie de l'esprit Hegel Dans ce texte extrait de sa Philosophie de l'esprit (1895), Hegel montre que le mot rend la pensée haute et vraie. Il prouve d'abord que le langage permet une pensée à la fois personnelle et objective et met ensuite en évidence le fait qu'une pensée ne pouvant être exprimée est forcément obscure, et enfin que le mot permet d'accéder à l'essence des choses. Tout d'abord, Hegel mentionne la "conscience de nos pensées", les "pensées déterminées et réelles". [...]
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