Ce texte d'Alain est constitué de deux parties. Dans la première, Alain définit la technique et oppose le technicien à l'homme de science. Dans la seconde partie, il donne un exemple qui illustre cette opposition mise en place précédemment. D'emblée Alain propose une définition de la technique conforme à l'étymologie Technè : savoir-faire (...)
[...] A l'inverse, le technicien ne distingue pas l'essentiel de l'accidentel car il ignore l'essentiel (acquis dans et par un savoir théorique) ; de ce fait il ne discerne pas la théorie de la pratique puisque tout est pratique et action pour lui. Ce qui compte c'est l'efficacité de son action au terme des expériences qu'il a entreprises. Le paysan est, selon Alain, l'exemple même, l'archétype de cet homme d'expérience. Certes, il ne sait pas tout mais ce qu'il sait constitue un avantage indéniable car cela provient d'une connaissance pratique qui dépasse le plus souvent celle que peut acquérir un spécialiste en agronomie grâce à ses livres. [...]
[...] On ne peut pas les démonter scientifiquement et ils sont même ignorés de l'agronome puisque la science ne peut pas rendre compte de ce savoir-faire le plus souvent transmis oralement grâce à une longue tradition faite d'observations multiples. Les deux dernières phrases du texte constituent une sorte de conclusion-synthèse de tout ce qui précède. Au contact de la nature, le paysan essaie avec ses mains au lieu de chercher par la réflexion. C'est l'opposition entre la pratique et la théorie. [...]
[...] Les mains du paysan commandent et éclairent l'action là où l'esprit reste aveugle faute d'expérience pratique indispensable à toute connaissance. Si l'agronome veut être efficace, il lui faudra faire des stages pratiques sur le terrain. Il faut faire confiance à l'homme d'expérience qui sait commander à la nature parce qu'il a d'abord appris à la respecter. Méfiance au contraire à l'égard de l'homme de science qui peut prendre des décisions catastrophiques faute de cette connaissance pratique du terrain, à l'instar des dirigeants chinois qui avaient conçu d'éradiquer toutes les mouches de leur pays. [...]
[...] D'emblée Alain propose une définition de la technique conforme à l'étymologie Technè : savoir-faire. C'est en effet une pensée (savoir) qui s'exerce sur l'action (faire) avec, en retour, comme par un effet de feed-back, l'action qui éclaire la pensée. Pour comprendre en quoi la pensée s'exerce sur l'action, il faut se rendre compte que le geste doit être prévu, pesé avant d'être exécuté. Pourtant l'erreur existe, tout n'est pas acquis par une sorte de science infuse. Alain parle à ce propos d'essais et de tâtonnements qui constituent l'empirisme du travail du technicien : c'est en effet au contact de l'expérience sensible que se forge lentement la pensée technique. [...]
[...] Ainsi un paysan peut se moquer d'un agronome ; non que le paysan sache ou seulement soupçonne pourquoi l'engrais chimique, ou le nouvel assolement ou un labourage plus profond n'ont point donné ce qu'on attendait ; seulement, par une longue pratique, il a réglé toutes les actions de culture sur de petites différences qu'il ne connaît point, mais dont pourtant il tient compte, et que l'agronome ne peut pas même soupçonner. Quel est donc le propre de cette pensée technicienne ? C'est qu'elle essaie avec les mains au lieu de chercher par la réflexion. Alain, Humanités extrait de Philosophie 1 technique qui consiste à alterner les types de culture sur un même sol dans le but d'éviter son appauvrissement. Ce texte d'Alain est constitué de deux parties. Dans la première, Alain définit la technique et oppose le technicien à l'homme de science. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture