La phénoménologie de la perception, Maurice Merleau-Ponty, corps, sentiments, émotions
Nous voudrions, selon ce que nous incline à penser l'opinion commune que seul notre esprit, notre pensée, soit à même d'exprimer une signification, c'est-à-dire de donner un sens à ce que nous vivons. Ainsi, nous réduisons la réalité de notre corps à un ensemble de déterminismes psychophysiologiques, à une mécanique constituée de stimuli réponses conditionnés. Pourtant, Merleau-Ponty nous demande d'interroger ce point de vue, de le réviser et d'essayer de considérer en quoi notre corps suppose plus qu'une nature organique déterminée.
[...] Notre erreur est de considérer que celle-ci existerait en elle-même et pour elle- même, indépendamment de la manière dont nous avons de la vivre et de lui donner un sens. Pour Merleau-Ponty, ce que ce que nous appelons colère ou paternité n'a jamais exactement le même sens selon le rapport au monde que nous avons tracé. Mais pourtant, et c'est bien là que se trouve le paradoxe de notre humanité, nous construisons du sens à partir « d'instruments psychophysiologiques » et de déterminismes d'ordre biologiques. [...]
[...] La Phénoménologie de la perception - Maurice Merleau-Ponty (1945) - En quoi notre corps exprime-t-il notre rapport au monde ? C'est la question que semble nous poser Maurice Merleau-Ponty dans ce texte, extrait de La Phénoménologie de la perception. Nous voudrions, selon ce que nous incline à penser l'opinion commune que seul notre esprit, notre pensée, soit à même d'exprimer une signification, c'est à dire de donner un sens à ce que nous vivons. Ainsi, nous réduisons la réalité de notre corps à un ensemble de déterminismes psychophysiologiques, à une mécanique constituée de stimuli réponses conditionnés. [...]
[...] Si le corps et l'esprit doivent se penser comme la manifestation d'une « simultanéité » d'ordre phénoménologique, comment comprendre en quoi tout ce qui est humain relève d'une "équivoque" entre le biologique et non biologique ? Dans un premier moment, qui s'étend de "En fait, jusqu'à les mêmes signes" Merleau Ponty tente de déjouer une conception généralement admise, établissant un lien de nature entre nos émotions et la manière dont elles s'expriment à travers les manifestations du corps. Nous pensons en effet qu'il y a une manière quasi- mécanique d'exprimer la colère ou la joie, ou encore l'amour. Toutes ces émotions semblent s'articuler à un « équipement psychophysiologique » pré- déterminé, relevant du biologique. [...]
[...] En d'autres termes, nous sommes notre corps et nous ne nous servons pas de lui, en cela qu'il se charge de la marque de notre rapport proprement humain au monde, par les signes qu'il exprime. Et ce rapport que tisse notre corps avec le monde est premier, originel, il exprime notre singularité mais aussi notre appartenance sociale et culturelle. Comment dès lors, va- t-il falloir se saisir de cette possibilité de signifier que nous donne notre corps, comment faut-il comprendre son langage ? Dans un second moment, qui s'étend de « Ce qui importe à institutions », Merleau Ponty va orienter sa réflexion vers une explicitation de ses premières observations. [...]
[...] L'humanité de l'homme n'est donc pas constitutive d'une essence fixée une fois pour toute, mais d'un décalage, d'une équivoque, qu'il entretient en tant que conscience avec les conduites vitales dont- il a hérité mais surtout la possibilité infinie de sens qu'il sait leur donner. A travers ce rapport simultané de la forme du corps au monde, exprimé dans le signe, se manifeste cette liberté proprement humaine, laquelle est cheminement du sens et habitation du langage, par laquelle existe notre corps et non pas le contraire. [...]
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