« Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradictions, quel prodige ? Juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur, gloire et rebut de l'univers. » (Liasse 7, fragment 122)
Toute la complexité de l'Homme réside, selon Pascal, dans sa contradiction. En effet, au fragment 122, auquel nous nous intéressons ici, il pose de nombreuses questions quant à la nature de l'Homme, auxquelles il apporte ses réponses. Ainsi, en énumérant divers aspects de la nature humaine, Pascal rend compte du problème ; l'Homme n'a pas qu'une nature, et démontre sa complexité. On décèle alors deux champs lexicaux opposés ; celui de l'horreur, du repoussant, contre celui de la réussite. En effet, l'Homme est à la fois « monstre » et « prodige ». Pascal interroge donc cette nature à plusieurs reprises, grâce à l'anaphore du pronom « quel », et énumère des caractéristiques contraires de l'Homme en tant que réponse. Où réside alors la complexité de l'Homme selon Pascal, en quoi est-il monstrueux, pourquoi parler de « chimère », ou de « rebut de l'univers » ?
[...] Pascal - Pensées, fragment 122 Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradictions, quel prodige ? Juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur, gloire et rebut de l'univers. (Liasse fragment 122) Toute la complexité de l'Homme réside, selon Pascal, dans sa contradiction. En effet, au fragment 122, auquel nous nous intéressons ici, il pose de nombreuses questions quant à la nature de l'Homme, auxquelles il apporte ses réponses. [...]
[...] Cette vanité l'entraîne doucement vers la misère. La vanité de l'Homme lui rappelle sa petitesse, et son absence d'équilibre de la pensée, tel que le suggère le fragment 44 : il ne faut pas le bruit d'un canon pour empêcher ses pensées. Il ne faut que le bruit d'une girouette Ce manque d'équilibre entraîne chez l'Homme une augmentation de ses inquiétudes ; la vanité provoque sa misère. L'Homme est donc un être de misère. En effet, si l'Homme était véritablement heureux, il ne faudrait pas le divertir de penser à sa condition (fragment 66). [...]
[...] La connaissance de sa personne lui vaut sa grandeur. Sa grandeur tient, de plus, à l'ordre du monde qu'il a établi en hiérarchisant la société. L'Homme, par cette multiplicité d'aspects, s'avère être de nature complexe, mais il apparaît également difficile à cerner. En effet, il est perçu à travers sa dualité ; il n'est que misère, mais grand à la fois. L'Homme est-il donc une source de contraires ? Quel est leur enjeu ? De la sorte, la dualité de l'être humain est révélée. [...]
[...] D'où provient alors ce mystère, rendant l'Homme différent, le caractérisant de monstre ? Comment expliquer la différence de l'Homme ? L'Homme est peint comme étant un monstre, différent donc, et anormal. Il s'agit tout d'abord de définir la normalité. Qu'est-ce que la norme ? Pascal affirme, au fragment 102, qu'il ne peut concevoir l'homme sans pensée De fait, la pensée est définie comme inhérente à l'Homme, dans le cas de sa normalité. Si l'Homme est anormal selon Pascal, c'est donc que cette capacité à penser s'est altérée d'une façon ou d'une autre. [...]
[...] Qui plus est, il doit supporter la misère et la tristesse ; ce qu'il désire étant inaccessible. Cependant, si l'Homme est synonyme de bassesse, il l'est également de grandeur. En effet, dans la liasse Grandeur Pascal nous monte que l'Homme témoigne sa supériorité par sa capacité de penser. Ainsi, Pascal écrit : Ce n'est point de l'espace que je dois chercher ma dignité, mais c'est du règlement de ma pensée (fragment 104). On notera alors l'emploi d'une structure emphatique, mettant en valeur la pensée de l'Homme. [...]
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