Quelle est l'idée générale du texte ? Pascal met à profit la comparaison des comportements d'un boiteux et d'un esprit boiteux pour expliquer que si la critique de ce dernier nous irrite, c'est parce que nous doutons de la justesse de notre vérité. Il affirme ensuite que d'une manière générale, la critique nous fait réagir dans la mesure où elle invite à nous justifier. L'auteur nous invite alors à préférer nos intuitions à celles d'autrui afin de s'en servir pour réfléchir sur notre propre vérité.
Le problème posé porte sur la nature du rapport de l'homme à la vérité (...)
[...] Rappelons-le, le boiteux sait qu'il ne marche pas bien, et chacun autour de lui peut en juger autant. Puisque cette vérité est absolument indubitable, il n'ya pas de contradiction dans les sens. Pascal termine donc sa réflexion sur notre rapport à la vérité en montrant que dès qu'elle n'est pas régie de manière indubitable par les sens, toute vérité n'est peut-être qu'une illusion et nécessite donc le travail de réflexion de l'homme. L'intérêt philosophique du texte, qui est au moins triple, porte sur la nature du rapport de l'homme à la vérité dont Pascal a bien su montrer, au travers de plusieurs critères, la complexité. [...]
[...] Qu'en est-il alors de l'esprit boiteux, évoqué par le philosophe ? Lorsque cette maladie est déplacée sur le terrain de l'esprit, ce dernier ne fonctionne donc plus correctement. Il est donc sous- entendu ici que chacun est littéralement en marche vers la vérité grâce au seul outil qu'est la raison. L'esprit de l'homme devient donc boiteux lorsque ses productions, c'est-à-dire ses pensées, ses croyances et ses paroles, ne correspondent pas aux attentes de la raison. Pascal compare ensuite les attitudes des deux individus : A cause qu'un boiteux reconnait que nous allons droit et qu'un esprit boiteux dit que c'est nous qui boitons Le boiteux reconnait c'est-à-dire qu'il admet son défaut, qui ne peut d'ailleurs que très difficilement être nié. [...]
[...] Dans la deuxième grande partie De sorte [ ] un boiteux Pascal montre que douter de notre vérité est fondamental car cela nous amène à réfléchir sur nos raisonnements et nous invite à avoir confiance en nos intuitions. Dans la première partie, De sorte [ ] nous étonne le philosophe explique que notre doute est conséquence du fait que nous n'avons aucune autre assurance que celle de nos sens. Il commence par dire à propos de notre faculté à choisir le vrai : n'en ayant d'assurance qu'à cause que nous le voyons de toute notre vue. Il décrit ici une pensée courante chez les hommes : Je sais que j'ai raison, je le sens. [...]
[...] Tout de moins, dans un premier temps : en effet, le philosophe en arrive au fait que puisque nous n'avons d'assurance en aucune vérité, nous ne pouvons pas être sûrs que l'autre manque justement de raison. Le doute s'immisce alors, et nous fait nous questionner : et si nous étions en réalité l'esprit boiteux ? Puisque nous sommes accusés de boiter et que nous doutons de nos choix, l'esprit boiteux apparait donc comme celui choisissant le faux. Pascal lie donc intimement vérité et raison, ce qui lui permet de nous faire réaliser avec justesse que la première nécessite de manière absolue la deuxième pour pouvoir exister. [...]
[...] N'est-ce d'ailleurs pas la signification du terme lumières ? Le philosophe nous invite à avoir confiance en ces dernières qui sont présentes en chacun de nous, et qui sont pour ainsi dire innées. Il faut donc se remettre partiellement en cause, et également avoir confiance en soi, car tout homme peut espérer atteindre une vérité de cette manière. C'est donc sur fond de logique, qui est l'art de bien conduire sa raison, et de démonstration, que Pascal affirme avec pertinence que la vérité est le fruit d'un travail que chaque homme est capable d'effectuer. [...]
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