« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas ».
Cette phrase si célèbre de Pascal fait partie de toute une théorie de la connaissance développée notamment dans les Pensées. Le texte des numéros 98 et 99 des Pensées entre dans cette théorie de la connaissance selon Pascal. Cette théorie est avant tout philosophique, puis psychologique. Elle peut se résumer ainsi : il y a deux types de sciences, les sciences d'autorité et les sciences de raisonnement. Les premières, comme la théologie, se basent sur des textes qui font autorité, les secondes comme les sciences physiques, se basent sur la réalité et font appel à la raison libre. Toute la rhétorique des pensées dont ce texte fait partie consiste à persuader moins par « l'esprit de géométrie » que par « l'esprit de finesse », qui fait appel à l'intuition, au cœur. Mais les Pensées ont comme sous entendu évident donc implicite que persuader ne s'entend pas sans vérité objective pour Pascal.
Dans ce texte, il montre plus particulièrement que l'approche subjective de la vérité peut prendre le dessus et comment elle peut prendre le dessus, et il donne les remèdes à ce genre de problème intellectuel.
La problématique du texte est donc celle de la liberté de l'esprit par rapport à la vérité objective et par rapport à l'opinion de l'altérité.
Nous pouvons étudier ce texte en trois parties thématiques. Tout d'abord nous verrons la question du rapport de l'esprit à lui-même et ensuite la question de la vérité objective, avant de nous pencher sur la stylistique et la rhétorique pascalienne.
[...] Toute la philosophie classique développe cette idée, que l'intelligence est faite pour la vérité, et est tendue vers la vérité comme vers son objet, sa cause finale. Si nous nous fâchons ce n'est pas que par amour propre, sinon nous nous fâcherions quand on nous dit que nous avons mal à la tête. Bibliographie MAGNARD Pierre, Nature et histoire dans l'apologétique de Pascal, 2e éd., Paris, Les Belles Lettres GOBRY Ivan, Pascal ou la simplicité, Paris, Téqui BOUCHILLOUX Hélène, Apologétique et raison dans les Pensées de Pascal, Klincksieck, Paris CHEVALLEY Catherine, Pascal. Contingence et probabilités, P.U.F., Paris p. [...]
[...] Epictète est un philosophe épicurien de la Grèce antique remis au goût du jour au XVII° siècle par les libertins que Pascal a fréquenté un temps avant de se pencher sur l'Apologie. La rétrospection de l'esprit apparaît alors comme réponse implicite à la question. L'esprit peut juger sûrement et infailliblement de tout sauf de lui-même, car quand il se juge lui-même il est juge et partie. Ainsi s'il est malade, son jugement sera malade, y compris son jugement sur lui-même qui sera positif. [...]
[...] Le texte des numéros 98 et 99 des Pensées entre dans cette théorie de la connaissance selon Pascal. Cette théorie est avant tout philosophique, puis psychologique. Elle peut se résumer ainsi : il y a deux types de sciences, les sciences d'autorité et les sciences de raisonnement. Les premières, comme la théologie, se basent sur des textes qui font autorité, les secondes comme les sciences physiques, se basent sur la réalité et font appel à la raison libre. Toute la rhétorique des pensées dont ce texte fait partie consiste à persuader moins par l'esprit de géométrie que par l'esprit de finesse qui fait appel à l'intuition, au cœur. [...]
[...] Pascal ajoute qu'il n'est pas nécessaire à l'homme d'être convaincu par un autre, il peut se convaincre tout seul : et à force de se le dire soi-même on se le fait croire par la même opération de l'esprit qui permet de se rendre compte du talon d'Achille de l'esprit humain, cette rétrospection qui peut prendre la forme de conversation intérieure Ainsi ce texte met en lumière une faille dans l'esprit humain, et plus précisément dans la connaissance. Mais connaissance n'est pas vérité. Et ce texte pose aussi la question de la vérité. Pour Pascal il n'y a pas de doute qu'il existe une vérité objective et ce texte montre cette évidence de l'esprit de l'auteur. [...]
[...] Ce texte pose la question du rapport de l'esprit à lui-même. Ce que la philosophie classique appelle la réflexion au sens premier du terme, c'est-à-dire la prise de recul de l'esprit qui examine sa propre opération. Tout d'abord il faut noter que pour Pascal cette opération est propre à l'homme : car l'homme fait lui seul une conversation intérieure Cette conversation intérieure est l'opération de rétrospection qui est au cœur de ce texte. La question est amenée par l'auteur d'une façon qui est capable de toucher la curiosité de son lecteur. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture