Montaigne, Pascal, relativité, droit, justice, lois, société, égalité, être humain, liberté individuelle, juste, économie, vanité, désir, caprice, confusion, thèse conventionnaliste, relativisme, raisonnement, conventions, règles, arbitraire, sophisme, Antigone, loi universelle
« Chacun nomme barbarie ce qui n'est pas de son usage » affirme Montaigne. Cette citation souligne la relativité ethnique et sociale, remettant en cause le postulat d'une définition par l'absolu du principe de justice et de droit. Par définition, la notion de « droit » (du latin rectus, « droit ») renvoie au domaine juridique des lois instituées par l'État et donc au légal. Ce que l'on a le droit de faire correspond ainsi, en général, à ce que les lois autorisent : le droit de fumer dans les lieux non publics, par exemple. La justice elle (du latin jus) se définit comme étant le principe supérieur au nom duquel on peut juger un fait légitime ou illégitime. Ce texte de Pascal extrait de son œuvre Pensées traite de la relation entre le droit et le juste. Les lois autorisent-elles toujours de bonnes actions ? visent-elles toujours une société égalitaire et équitable ? Égalitaire en donnant à chaque individu ce qu'il mérite en tant qu'être humain (la santé, par exemple), équitable en donnant aussi à chacun ce qu'exige sa différence (choix relatifs à la liberté individuelle).
[...] Pascal continue, et face à cette donne s'interroge sur la nature et le devenir même de la justice, et la « confusion » qu'engendreraient ces lois. La justice serait-elle du fondement même de la loi ? Le législateur en est-il conscient ? Ce passage met en avant la nature apagogique du raisonnement de Pascal. En effet, pour lui, si l'homme était conscient de la justice, cette dernière serait dès lors universelle et s'imposerait en tout lieu et à tout moment. [...]
[...] Ce n'est pas la thèse de Blaise Pascal, philosophe et scientifique du XVII[e] siècle, qui, dans « Ses pensées », estime d'une part que ces lois ne sont que des coutumes sans fondement rationnel et d'autre part, que ces lois seraient incapables d'être « parfaitement » justes. Selon lui, les lois ne serviraient qu'à maintenir la paix sociale. L'enjeu est alors de montrer qu'il n'existerait pas de loi universelle, mais plutôt relative. Dès lors, quelle est l'origine de ces lois ? sur quoi se fondent-elles ? comment définir la notion de juste ? Pascal et l'existence des lois universelles Dans un premier temps, Pascal nie la possibilité que les lois universelles puissent exister et la possibilité que l'homme connaisse la justice, par un raisonnement par l'absurde. [...]
[...] Toutefois, Pascal n'est pas relativiste. Les notions de bien et mal, de justice et d'injustice conservent un sens à ses yeux. Dès lors, on retrouve la thèse conventionnaliste : rien n'est juste en dehors de ce que le droit définit comme tel. Elles ne peuvent en cela, incarner la justice : « Plaisante justice qu'une rivière borne » écrit-il. Comment ce qui est juste dans un État peut-il devenir injustice une fois franchie la frontière (la rivière) ? Dès lors Pascal pose un relativisme dans son raisonnement, la loi serait changeante et relative, et il serait impossible de saisir en elle-même la notion de justice pour uniformiser cette loi. [...]
[...] Pour Pascal, la justice n'est pas à puiser des coutumes, mais « réside dans les lois naturelles en tout pays ». Côté universel qui ne semble facile à franchir. En effet, « le caprice des hommes s'est si bien diversifié », qu'on ne pourrait plus réellement parler de droit universel. Pascal cite des exemples d'action illustrant le manque même de justice et d'équité : « le larcin, l'inceste, le meurtre . » et rappelle que « tout a eu sa place entre les actions vertueuses ». [...]
[...] Or, les actions qui accompagnent ces comportements ne sont pas « justes » : elles ne permettent pas de respecter autrui. Pour conclure, on peut affirmer que Pascal dans ce passage affirme qu'il ne serait possible d'atteindre la justice en tant que telle, ni le caractère universel de la loi, ceci car il ne serait possible de connaitre la justice même. Les lois sont donc destinées à être purement et simplement changeante et relative et non pas universelles, se basant sur le contexte spatial et temporel de chaque État pour finalement se pencher sur les fondements de la loi, mais aussi l'auteur remet en question la virtuosité de ces lois elle-même. [...]
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