Pensées, Pascal, Religion, HLP Humanités Littérature Philosophie, métaphysique, chrétienté, dieu, jansénisme
Ainsi que le prouve l'histoire de son édition, le projet pascalien des Pensées est difficile à cerner : mouvant, vivant, multiforme, il n'est pas aisé de le circonscrire dans un contour définitif qui nous donnerait une idée arrêtée de « la pensée » de Pascal. Bien plus tôt, avec les Essais de Montaigne, il nous est donné à observer le temps d'un « travail de la pensée », des moments du penser qui se rejoignent ou se recoupent, qui convergent ou s'éparpillent. Mais, parce qu'elle n'est pas figée ou dogmatique, cela revient-il à dire que cette pensée est tout à fait spontanée, comme irréfléchie ?
[...] Il n'est pas de bonheur pour les hommes, qu'importent leur « grandeur », leur « gloire majestueuse ». Le « malheur » pascalien ne tient donc pas à des circonstances extérieures, il n'est pas le résultat de conjonctures défavorables : puisque le Roi et l'homme du commun doivent l'éprouver également, il est essentiel à l'homme. Nous venons de voir que le texte pascalien montre le cheminement d'une pensée qui se développe, se construit, s'interroge et se répond sous nos yeux. [...]
[...] Pascal, Pensées, Fr (p. 91) Commentaire Ainsi que le prouve l'histoire de son édition, le projet pascalien des Pensées est difficile à cerner : mouvant, vivant, multiforme, il n'est pas aisé de le circonscrire dans un contour définitif qui nous donnerait une idée arrêtée de « la pensée » de Pascal. Bien plutôt, comme avec les Essais de Montaigne, nous est donné à observer le temps d'un « travail de la pensée », des moments du penser qui se rejoignent ou se recoupent, qui convergent ou s'éparpillent. [...]
[...] Une opposition se forme : le Roi est-il l'autre de l'homme du commun, et doit-il par son statut échapper à la « misère » de sa condition ? Pascal semble le demander sincèrement, jusqu'au moment où il propose une expérience pratique qui répond à la question par le célèbre « un roi sans divertissement est un homme plein de misères ». Ici, la leçon donne « un roi qui se voit » : il faut entendre « qui voit avec lucidité la misère de sa condition ». [...]
[...] Pensées, Divertissement Blaise Pascal (1670) Extrait Faites le commentaire composé de ce passage. Vous pourrez par exemple vous intéresser au jeu des pronoms, ou encore à la forme des phrases. Divertissement. La dignité royale n'est-elle pas assez grande d'elle-même, pour rendre celui qui la possède heureux par la seule vue de ce qu'il est ? Faudra-t-il encore le divertir de cette pensée comme les gens du commun ? Je vois bien, que c'est rendre un homme heureux, que de le détourner de la vue de ses misères domestiques, pour remplir toute sa pensée du soin de bien danser. [...]
[...] Entendons bien ce mot de « malheur » : loin d'être un concept psychologique vaguement synonyme de « dépression », il est, chez Pascal, une notion chevillée à la condition humaine comme une tare ontologique, un défaut essentiel : l'Homme est la créature pécheresse, faillible, imparfaite par nature, puisque seul Dieu est celui qui est pur, infaillible et parfait. Savoir cela, le « voir » ou le « penser », c'est s'exposer au malheur, c'est-dire à une sorte de nostalgie de la perfection divine, une mélancolie de l'Eden. D'où la nécessité du divertissement : il s'agit (proprement, étymologiquement) de faire changer de route à ses pensées, de les faire bifurquer, de s'occuper l'esprit afin de ne pas avoir sans cesse sous les yeux le néant de l'homme. [...]
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