Pensées, Blaise Pascal, figure du roi, homme déchu, roi aux multiples facettes, puissance trompeuse
Blaise Pascal, philosophe et moraliste français du dix-septième siècle, meurt à l'âge de trente-neuf ans, laissant derrière lui plusieurs liasses de notes qui sont rassemblées et publiées, à titre posthume, sous le nom des Pensées en 1670. Tout au long de cette œuvre, dont nous étudierons les liasses II à VIII, il dresse à plusieurs reprises le portrait d'un roi aux multiples facettes, en ce sens nous nous demanderons quelles figures du roi nous propose le penseur.
[...] Dans le fragment 107, liasse VI, Grandeur Pascal écrit : Ce sont misères de grands seigneurs, misères d'un roi dépossédé. Le parallèle avec le statut de roi montre qu'auparavant, l'égalité était parfaite entre tous les êtres humains, aucune discrimination ou faveur n'opéraient en vue de l'apparence de chacun ; à l'heure où il réfléchit, le philosophe montre que l'homme ordinaire est un roi dépossédé puisqu'il a connu le prestige, la grandeur, ainsi le bonheur que semble avoir encore un roi, mais ne possède plus rien de cela contrairement au souverain. [...]
[...] En conclusion, bien qu'admirable en apparence, terrifiant et respectable, le roi comme nous le présente Pascal n'est en réalité qu'un simple mortel qui, par le hasard de sa naissance, est devenu supérieur à un peuple entier, un misérable humain qui se pense grand et qui mourrait de perdre sa condition factice et probablement non méritée. [...]
[...] Tous les rois ont ceci de particulier qu'ils imposent, forcent le respect par leur prestance, la terreur qu'ils suscitent. Pourtant rien ne semble les distinguer d'un citoyen lambda lorsqu'ils sont seuls, ainsi Pascal en vient à penser que seule l'« imagination soit les préjugés, l'apparence et la folie la faiblesse de ses sujets porte le roi au rang divin. Le statut du roi n'est donc que vanité et non-choix de la nature comme on tend à le croire à l'époque où est écrite l'œuvre. [...]
[...] Or quand un roi vient à les battre, ils perdent toutes crédibilités et doivent ainsi renoncer à leur titre ce qui est, pour eux, le pire des maux. Pascal, dans la liasse II, prend l‘exemple fait historique relaté par Montaigne dans les Essais afin d'illustrer cette idée : Persée, roi de Macédoine. Paul Émile. On reprochait à Persée de ce qu'il ne se tuait pas. Paul Émile est un consul romain qui, en 168 avant Jésus-Christ, vainquit Persée, le faisant ainsi prisonnier. [...]
[...] Ici Pascal nous explique que lorsque, comme Persée, on a connu la grandeur, il est impossible d'être heureux une fois devenu misérable. Chaque homme est en quête du bonheur or lorsque'il croit l'avoir atteint puis qu'il s'en voit dépourvu, il lui est inconcevable de pouvoir continuer à supporter la vie Ainsi cette idée nous laisse penser qu'être toute sa vie misérable, ordinaire, est sans doute plus agréable, plus tolérable, nous rend peut être plus sage, puisque nous en avons conscience, qu'être momentanément le plus grand des rois. [...]
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