Commentaire de texte du texte la peinture moderniste de Greenberg
[...] La peinture moderne a introduit au tournant des XIX et XXème siècle une rupture majeur avec la tradition picturale héritée des siècles précédents. Alors que celle-ci s'attachait à représenter le beau sur le mode de la ressemblance et de l'imitation, la peinture moderne compte avec le souci de vraisemblance et revendique au contraire des choix esthétiques radicalement différents. Dans son article « La peinture moderniste », Clement Greenberg analyse d'un point de vue théorique les origines et les caractéristiques de ce mouvement, en défendant l'idée que la peinture moderne opère, au même titre que Kant concernant la philosophie, une ré-interrogation de sa spécificité afin d'affirmer son indépendance par rapports à d'autres arts ou activités. [...]
[...] C'est donc pour cette raison que la planéité constitue une dimension structurante et principale des oeuvres de Manet ou Cézanne : la vraisemblance des anciennes écoles est abandonnée au profit de la revendication picturale des deux dimensions imposées par la toile, par opposition à « l'espace tridimentionnel » figurée par l'illusion. Conclusion Ainsi, Greenberg analyse la peinture moderne comme la manifestation d'un recentrement de de l'art pictural sur ses spécificités fondant son identité. C'est dans cette perspective que la revendication explicite de la planéité due au support a mis un terme à l'objectif d'imitation du réel que s'était imposé la peinture depuis la Renaissance jusqu'à la fin du XIXème siècle. [...]
[...] Selon le critique en effet, la peinture moderniste ne critique pas « de l'extérieur » mais emploie au contraire, à la manière de Kant, ses propres moyens, s'inscrivant de ce fait à la suite d'un mouvement de nature philosophique. Ce faisant, les arts ont évité la marginalisation et d'adossement à une autre activité : le divertissement Or cette entreprise de critique de l'art par l'art constitue selon Greenberg un moyen d'éviter la mise de côté de l'art au même titre par exemple que la religion, qui précisément n'a pas entrepris de travail de critique par elle-même. [...]
[...] Chargé de nous divertir en représentant avec toujours plus d'acuité le monde extérieur, l'art courait le risque de se mettre au service exclusif de l'illusion. Le modernisme est un mouvement de retour de l'art aux spécificités de son médium La peinture moderniste revendique son médium quand la peinture illusionniste s'attachait à le dissimuler Cette autocritique de la peinture par elle-même dans le cadre du modernisme a pris la forme de la revendication du médium, jusqu'à très largement dissimulé par la peinture dite « illusiononniste ». [...]
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