Les Peintres cubistes, Apollinaire, Poète, du Bellay, Velasquez, peintre cubiste, Baudelaire, Fleurs du mal, tradition poétique, poésie moderne, Alcools, oeuvre poétique, Ronsard, Marie Laurencin, commentaire de texte
Dans son essai sur Les Peintres cubistes (1913), Apollinaire écrit qu'"on ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père". Il entend par là que l'artiste doit se démarquer de ses prédécesseurs, qu'il doit renouveler l'expression artistique. Cette réflexion sur la peinture cubiste s'applique tout autant à la poésie moderne et en particulier à la poésie déployée par Apollinaire dans Alcools.
[...] Apollinaire évoque ainsi ses prédécesseurs et tisse avec eux le fil d'une tradition lyrique continue. B. L'usage et le goût des formes poétiques traditionnelles Mais l'inscription traditionnelle de la poésie d'Apollinaire ne se restreint pas à l'éloge amoureux. Elle est à l'œuvre dans la construction des poèmes puisque le poète du XXe siècle a recours à toutes sortes de formes poétiques traditionnelles dans sa création. Malgré ces originalités prosodiques, il écrit le plus souvent en alexandrins (le vers noble et classique) ou en décasyllabe. [...]
[...] Des inspirations lointaines En héritier de l'histoire littéraire, Apollinaire s'inspire massivement des temps passés. La littérature médiévale est présente dans le vocabulaire (« moi qui sais des lais pour les reines » [La Chanson du Mal aimé »], mais aussi dans les références [« Merlin et la vieille femme »]. L'antiquité mythologique ou biblique est aussi une source d'inspiration très abondante. Dans le « Poème lu au mariage d'André Salmon », La figure d'« Orphée » est invoquée et l'on y retrouve « Les satyres » ou « Ulysse ». Parallèlement, il s'inspire du folklore populaire, par exemple des mythes et légendes de la Rhénanie : les sirènes [« Nuit rhénane », « La Loreley », ou « Schinderhannes »]. [...]
[...] La poésie est liée à l'ivresse au sens métaphorique du terme : elle ne s'exprime pas clairement, elle délire en nous plongeant dans un monde surprenant, qui déforme à la fois la réalité et la création classique. Apollon et Dionysos sont inséparables chez Apollinaire. Pour lui, la fonction du poète serait de « boire » le monde et nous le rendre transformé, dépoussiéré par un regard neuf. Il déclare : « Je sais que seuls le renouvellent [le monde] ceux qui sont fondés en poésie » [« Poème lu au mariage d'André Salmon »]. La recherche de la modernité n'est pas l'essentiel du travail poétique. [...]
[...] Celles-ci donnent lieu à une esthétique qui a pour objet principal, chez Apollinaire, le renouvellement de l'expression lyrique. Apollinaire cherche bien l'avènement d'un « lyrisme neuf », comme on le lit dans une lettre de 1908 à Toussaint Leca. C'est en particulier l'expression d'un « je » souffrant qui se trouve au cœur des innovations du recueil. Le Moi semble éclaté et se plonge dans une perte d'identité. « Un jour je m'attendais moi-même/Je me disais Guillaume il est temps que tu viennes » dit-il dans « Cortège ». [...]
[...] Transition : Cependant, bien que les formes de ce lyrisme soient partiellement renouvelées dans le recueil, Alcools, permet aussi de constater que les poètes ne peuvent véritablement oublier l'héritage poétique. Comme l'écrit Apollinaire, ils ne sont pas des « destructeur [s] », mais des « bâtisseur [s] » et c'est sur le « sol qui contient les morts » qu'ils ont bâti la poésie moderne. II. Mais un lien ténu est entretenu avec la tradition poétique A. L'inscription dans la tradition du lyrisme amoureux Apollinaire, s'inscrit aussi dans une longue tradition classique du lyrisme amoureux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture