Avant d'être un idéal, la justice est une force. Le droit de juger est même la forme la plus ancienne du pouvoir. Que ce soit dans une société religieuse ou politique, le jugement est rendu d'après la volonté du détenteur de pouvoir.
Conscient de cette caractéristique de la justice, Pascal va analyser la relation entre la justice et la force et affirmer que c'est la nécessité qui pousse les hommes à faire « que ce qui est juste soit fort. » Cette analyse est conduite d'une façon originale, propre à Pascal, qui, comme Kierkegaard, ne se veut pas philosophe et rejette les grands systèmes philosophiques. Ainsi il use des personnalisations de ces deux notions en décrivant le combat qui a mené à l'état actuel de droit positif ou droit posé, réel. Pascal va définir les deux termes séparément avant de les mettre en relation. La justice serait ce qui est juste d'être suivi, tandis que la force est ce qui est nécessaire d'être suivi. La force semble donc mériter un adjectif en guise de description, alors que la notion de justice se suffit à elle-même, et reste floue. Il décrit ensuite deux relations différentes entre la justice et la force, une, idéale, où la justice est force et la force justice, et l'autre, réelle, qui conduit au droit positif.
Plusieurs questions peuvent donc se poser. Est-ce que cet état antérieur, dans lequel la force est couplée à la justice, existe t-il? La justice sans la force existe-t-elle ? Et si la justice seule n'existe pas, comment ne pas tomber dans un relativisme éthique ?
[...] Il faut donc être conscient que nos valeurs, notre justice ne sont pas universelles ou plus justes que d'autres. A partir de là, avec cette humilité, il nous est possible, d'après le philosophe allemand Habermas d'utiliser notre rationalité, afin de créer de valeurs morales universelles en se confrontant avec d'autres conceptions. Mais beaucoup de conditions sont requises pour que ce dialogue soit concluant et on peut douter de cette théorie, car trop idéaliste ou utilisant des notions propres à un système de pensée occidental, à savoir le dialogue rationnel. [...]
[...] Pascal, Pensées, Justice, force Avant d'être un idéal, la justice est une force. Le droit de juger est même la forme la plus ancienne du pouvoir. Que ce soit dans une société religieuse ou politique, le jugement est rendu d'après la volonté du détenteur de pouvoir. Conscient de cette caractéristique de la justice, Pascal va analyser la relation entre la justice et la force et affirmer que c'est la nécessité qui pousse les hommes à faire que ce qui est juste soit fort. [...]
[...] Que ce qui est fort soit juste n'est donc pas seulement l'état actuel, mais le seul état possible. La justice étant spécifique à l'environnement éthique, à ce qui est fort dans la culture. Comment, dés lors que différentes éthiques cohabitent, ne pas tomber dans le relativisme ? Comment procéder pour que la force soit juste pour plus d'hommes, voire tous les hommes ? Le premier pas est bien sûr d'être conscient de cette situation, de faire partie des habiles, de pratiquer un ethnocentrisme éclairé. [...]
[...] Pourtant, comme il a été démontré au-dessus sont des valeurs consensuelles, qui regroupent plus d'individus, que les valeurs traditionnelles. La thèse de Pascal, selon laquelle ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on fait que ce qui est fort fût juste est un fait. Pourtant il ne faut pas s'arrêter à un relativisme éthique philosophiquement infructueux, car il existe une alternative. Celle-ci ne se trouve pas dans une création d'une justice universelle, mais dans la division de la force. [...]
[...] Le droit naturel étant des droits qui proviennent uniquement du fait que l'homme est un être humain, cette définition ne semble pas s'appliquer à la justice décrite par Pascal, car elle ne vaut, dans les cas cités, pas pour les hommes méchants Ce même problème existe pour les droits de l'homme et du citoyen, qui ne sont pas acceptés partout. On a vu ainsi apparaître parallèlement à ces droits, la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples ou la déclaration des droits de l'Homme en Islam. Mais Pascal montre qu'il est conscient de ce problème en utilisant le terme très enfantin de méchant ; ceux-ci n'étant que des hommes ayant une vision différente de la justice. C'est dans une réflexion plus sociologique que se trouve la solution à ce problème. [...]
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